Intervention de sauvetage. Après une semaine d’incertitude à la Maison Blanche et d’inquiétude parmi les démocrates, Joe Biden a cherché à stopper la débandade engendrée par sa piètre performance lors du débat contre Donald Trump, le vendredi 5 juillet. Une tactique visant à mettre fin aux conjectures risquant de saboter sa candidature.
Son premier geste fut un post sur le réseau X. « Permettez-moi de le dire aussi simplement que possible : je suis le président actuel des États-Unis. Je suis le nominé du Parti Démocratique. Je continue la bataille. » Ensuite, il a tenu une assemblée publique à Madison (Wisconsin), un des États les plus contestés de l’élection présidentielle. Un entretien très anticipé a conclu la journée sur la chaîne ABC, devenu au cours de la semaine un test de vigueur, d’enthousiasme et d’aptitude cognitive en pleine crise.
Un test qui n’a pas dissipé les incertitudes. Vingt-deux minutes non coupées, un président à la voix sans conteste affaiblie, pris dans un fragile édifice psychologique et politique sur le point de s’effondrer au moindre vent contraire. « Avez-vous revu le débat ? » a demandé le journaliste George Stephanopoulos. « Je ne pense pas, non. » Était-ce juste une mauvaise soirée ? « J’étais fatigué. Je n’ai pas suivi mon instinct pour la préparation. J’ai passé une mauvaise nuit. » Joe Biden assume pleinement l’échec, mais ajoute : « J’étais malade, je me sentais vraiment mal. » Le président affirme également avoir été « distrait » par Donald Trump, un « menteur compulsif » qui continuait à parler même avec son micro coupé.
« Je fais un test cognitif chaque jour. »
« Le journaliste questionna Joe Biden : « Êtes-vous toujours la même personne qu’il y a trois ans ? ». Au lieu de répondre directement, Biden a mis en avant ses réalisations. Il a tenté, dans un changement notable par rapport au débat, de se projeter dans l’avenir, évoquant des plans pour les crèches et pour une assurance maladie universelle. Il a fermement rejeté l’idée de subir un examen neurologique dont les résultats seraient publiés. « Je passe un test cognitif tous les jours », a déclaré Biden, en référence à son rôle. L’élément le plus saisissant de la performance du président américain a été la profonde négation dans laquelle il était enfermé – niant des sondages défavorables, une contestation au sein du Parti démocrate, sa propre détérioration physique et mentale. « Personne n’est mieux placé que moi pour être président ou pour remporter cette élection », a-t-il souligné.
Lors de son arrivée à Madison, Joe Biden a simulé un sprint rapide de deux mètres en descendant de l’avion avant de monter dans la voiture. Il y avait quelque chose d’exagéré et d’inutile dans ce geste pour les caméras. Une fois à l’intérieur de la salle pour un rassemblement de campagne ordinaire, un jeune homme a rapidement déroulé une affiche derrière l’orateur qui disait : « Passe le flambeau, Joe ». Pendant son discours, Joe Biden a fait appel à la légitimité des votes lors des primaires démocrates et a soutenu la solidité de son bilan, comme si c’était de cela qu’il s’agissait – une évaluation politique traditionnelle. Il a expliqué qu’il n’allait pas « laisser un débat de 90 minutes effacer trois ans et demie de travail. »
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