Le vendredi 6 juillet, les autorités judiciaires panaméennes ont annoncé qu’elles feraient appel à la décision de libérer 28 personnes accusées de blanchiment d’argent dans les affaires communément appelées Lava Jato et Panama Papers, selon une déclaration du parquet sur X. Le 28 juin, un tribunal au Panama a acquitté ces mêmes individus, accusés d’avoir perturbé l’économie en blanchissant de l’argent. Parmi eux se trouvaient les fondateurs du cabinet d’avocats au cœur de ces scandales, Ramon Fonseca, décédé le 9 mai à l’âge de 71 ans, et Jürgen Mossack.
Fonseca et Mossack risquaient jusqu’à douze ans de prison. Leur cabinet a été utilisé par des personnalités mondialement connues – dirigeants, sportifs et artistes – pour blanchir de l’argent dans ce que l’on a appelé les « Panama Papers ». Le Consortium international des journalistes d’investigation (Ciji), dont fait partie Le Monde, avait rendu ces informations publiques en 2016, après avoir eu accès à une fuite de 11,5 millions de documents provenant du cabinet Mossack Fonseca.
Dans sa déclaration du 28 juin, la juge Baloisa Marquinez a également acquitté tous les accusés dans l’affaire connexe, « Lava Jato », qui impliquait Mossack Fonseca, des entreprises brésiliennes comme le géant de la construction Odebrecht (maintenant nommé Novonor), ainsi que des fonctionnaires de plusieurs pays d’Amérique latine.
Présentant les mêmes défendants et les mêmes accusations, Mme Marquinez a décidé d’aborder les deux affaires simultanément. Suite à son acquittement, Jürgen Mossack, 76 ans, a affirmé mercredi se sentir comme s’il se relevait d’un « cauchemar ». Le bureau de Mossack a été fermé suite à ces scandales, des officiers supérieurs ont dû présenter leur démission et d’autres ont été déclarés coupables.
Le leader panaméen fraîchement élu, José Raul Mulino, a spécifié lundi que les « Panama Papers » n’étaient rien de plus qu’un « canular international » visant à détruire le système financier de son pays. Les avocats accusés ont tenu une ligne de défense similaire, sans toutefois fournir plus de précisions sur cette prétendue conspiration.
Le consortium Ciji est resté solidaire de ses publications. Gerard Ryle, le directeur exécutif du consortium, a déclaré après l’acquittement des accusés: « en dévoilant des vérités qui étaient auparavant dissimulées, comme nous le faisons avec les « Panama Papers », nous armons le public avec l’information nécessaire pour demander des comptes et exiger des réformes. »
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