La tranquillité semble être revenue à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), suite à l’annonce, le jeudi 4 juillet, d’une « trêve humanitaire » par les États-Unis. Cette trêve concerne le conflit impliquant le gouvernement congolais et le Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par le Rwanda. Selon des témoignages locaux, cette trêve semblait être respectée sur le terrain le vendredi suivant.
Un administrateur en charge du territoire de Masisi, parmi d’autres résidents de la province du Nord-Kivu interrogés par l’Agence France-Presse (AFP), a affirmé prudemment que « la situation est calme », espérant que cela perdure. En effet, le territoire de Lubero, ayant récemment été le théâtre de violences, était également calme.
Dans une déclaration du Jeudi, le Conseil national de sécurité de la Maison Blanche a salué cette « trêve humanitaire de deux semaines » qui débutait le jour suivant. Jusqu’à cette annonce, aucun signe public de cette trêve n’avait été mentionné en RDC.
Fin 2021, le M23, soutenu par l’armée rwandaise, a gagné beaucoup de terrain dans la province du Nord-Kivu, jusqu’à encercler presque entièrement Goma, la capitale provinciale. La semaine précédente, les rebelles avaient pris d’assaut plusieurs nouvelles villes dans le Nord, provoquant des déplacements de population. Selon la Maison Blanche, la situation humanitaire au Nord-Kivu est critique, avec presque 3 millions de personnes déplacées internes. La trêve humanitaire de deux semaines, qui doit durer jusqu’au 19 juillet, engage les parties à déposer les armes, permettre le retour des réfugiés, et donner un accès illimité aux travailleurs humanitaires pour aider les populations vulnérables.
Selon certaines informations, la trêve actuelle découle des efforts déployés en novembre par Avril Haines, à la tête des renseignements des États-Unis, lors de son voyage en RDC et au Rwanda. Les régimes de la RDC et du Rwanda ont affirmé leur adhésion à cette trêve, selon une déclaration américaine. En décembre, un cessez-le-feu avait été déclaré par les États-Unis, qui avait duré près de dix jours. De violents affrontements ont éclaté juste après les scrutin du 20 décembre, où le président en exercice, Félix Tshisekedi, qui dirige la RDC depuis 2019, a été élu.
L’Union européenne (UE) a également accueilli avec satisfaction l’annonce de la trêve humanitaire vendredi dernier. « L’UE salue les efforts déployés par les États-Unis et exprime sa gratitude pour le dévouement de la RDC et du Rwanda, dans l’espoir que cette trêve humanitaire débouchera sur un cessez-le-feu durable », a indiqué l’UE dans une déclaration. « Nous sommes favorables à cette démarche, cependant nous demandons sans détours que les troupes rwandaises et du M23 se retirent de manière permanente », a déclaré à Goma, Moïse Hangi, un membre actif du mouvement Lucha (Lutte pour le changement), ajoutant que des procédures judiciaires doivent être engagées contre les chefs de cette rébellion.
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