Catégories: Actualité
|
5 juillet 2024 1 h 09 min

Oudéa-Castéra renvoyée en procès CJR

Partager

Trois semaines avant les Jeux olympiques de Paris et à l’approche du deuxième tour des élections législatives, Amélie Oudéa-Castéra fait face à une situation judiciaire inattendue dont elle se serait bien passée. Le Monde et l’Agence France-Presse ont confirmé qu’à la suite d’une plainte déposée par Noël Le Graët, l’ancien président de la Fédération française de football (FFF), âgé de 82 ans, la ministre des sports a été renvoyée en procès par la Cour de justice de la République (CJR) pour « diffamation publique envers un particulier », le 4 juillet.

Depuis décembre 2023, Mme Oudéa-Castéra est sous enquête dans le cadre d’une procédure judiciaire ouverte par la CJR en juin 2023, qui est la seule instance autorisée à juger les infractions commises par les membres du gouvernement dans leur fonction officielle. Noël Le Graët a reproché à la ministre d’avoir présenté, lors d’une conférence de presse, le 15 février 2023, une version incomplète du rapport d’audit effectué par l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) à la FFF.

Les avocats de M. Le Graët ont souligné une divergence entre le rapport initial et le résumé du document transmis à la presse et publié ce jour-là. Le résumé signalait que l’inspection avait noté « non seulement des déclarations et des SMS de M. Le Graët, dont certains étaient ambigus et d’autres de nature nettement sexuelle ». Il soulignait également « le caractère tardif des envois, leur répétition et le profil des destinataires – des femmes sous son autorité et/ou en situation de dépendance – même après le lancement » des travaux de l’IGESR.

Selon les révélations des inspecteurs, une « gestion du pouvoir extrêmement concentrée », un « comportement déplacé à l’égard des femmes », et une « conduite insultante et inconvenante, exacerbée par l’abus d’alcool » étaient présents. Suite à cette pression médiatique, M. Le Graët avait mis fin à son mandat à la tête de la FFF fin février 2023, après presque douze ans de règne marqués par des succès indéniables à la fois sportifs et économiques.

L’équipe de la ministre des sports a informé Le Monde que le licenciement de cette dernière est un « processus standard » qui « correspond à l’admission par la CJR de l’existence réelle des accusations portées contre elle, sans présager de leur culpabilité ». La ministre, qui devrait quitter le gouvernement suite aux élections législatives, est de nouveau « prête à coopérer avec la justice pour fournir toutes les informations nécessaires ».

Cet article n’est pas fini. Il reste encore 51,04% du contenu à lire, réservé à nos abonnés.