Le 29 octobre 2018 s’est révélé être une journée de désenchantement qui a laissé un malaise durable. La décision de nos compatriotes de soutenir Jair Bolsonaro, un homme qui revendiquait l’héritage de la dictature militaire et semblait mépriser les droits de l’homme, était difficile à comprendre. Il était évidemment l’un des plus répugnants parmi les Brésiliens. La question était alors de savoir comment limiter les dégâts potentiels de quatre ans de gouvernance d’extrême droite.
Au fur et à mesure que Bolsonaro révélait ses plans de gouvernance, les institutions se sont mises en place pour l’affronter. Initialement, les médias traditionnels ont adopté une position critique, évoluant ensuite vers une opposition franche au gouvernement, résistant à son pouvoir. Dans les deux premières années de gouvernement, la Chambre des députés a pris une position indépendante, ne se rendant pas adversaire direct du nouveau gouvernement, mais se bornant à débattre de ses politiques économiques, refusant de légiférer sur des questions morales telles que la réglementation des drogues, les droits des femmes, les droits des personnes LGBTQ+ et le droit de détenir des armes à feu.
Quand le nouveau président de la Chambre des députés a renoncé à cette politique d’indépendance, la responsabilité de contrôler le gouvernement a échu à la Cour suprême, qui a annulé plusieurs décisions politiques qu’elle jugeait contraires à la Constitution. Ainsi, lorsque Bolsonaro a promu des politiques favorisant la déforestation des forêts brésiliennes, la Cour suprême les a déclarées anticonstitutionnelles.
La mobilisation des partisans radicaux.
Pendant la crise de Covid-19, Bolsonaro a montré une certaine réticence envers les vaccins, mais la Cour Suprême a donné la liberté aux gouvernements régionaux pour établir leurs propres mesures sanitaires, réduisant ainsi l’effet des décisions du gouvernement central. Vers la fin de son administration, quand Bolsonaro a commencé à galvaniser ses adeptes les plus extrêmes dans la perspective d’un coup d’État, le Parlement a mis en place un nouveau texte de loi en soutien à la démocratie, tandis que la Cour Suprême a accru ses prérogatives, instaurant des enquêtes sur les actions de Bolsonaro aussi bien dans les rues que sur les médias digitaux.
Durant les élections 2022, Bolsonaro a perdu de peu après une campagne tendue. Au milieu de celle-ci, la cour électorale a réagi promptement en suspendant les messages et comptes sur les réseaux sociaux des supporters de Bolsonaro qui tentaient d’affaiblir la confiance dans le système électoral par la propagation d’informations non-vérifiées sur une prétendue fraude électorale. Suite à cela, Bolsonaro a reçu une interdiction de huit ans de concourir aux postes officiels, ce qui couvre deux scrutins présidentiels à venir.
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