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5 juillet 2024 7 h 06 min

« Élections UK: Starmer, Retour du Labour »

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Dans le Lindley Hall, un édifice édouardien près de la gare de Victoria à Londres, la chaleur est accablante sous la verrière. Le samedi 29 juin, ce bâtiment a accueilli un des derniers rassemblements de la gauche britannique avant les élections législatives du 4 juillet, avec plusieurs centaines de militants du Parti travailliste.

Dans les sondages, ce parti dispose d’un avantage de 20 points sur les conservateurs au pouvoir. L’écart n’a pas diminué au cours des six semaines de campagne. Une courte vidéo de la superstar Elton John offrant son soutien au Labour a été montrée après que le comédien de stand-up, Bill Bailey, ait fait quelques plaisanteries. Présents dans leurs robes de fleurs et des bermudas, les femmes et les hommes contribuent à l’atmosphère joyeuse et estivale.

Cependant, le leader du Parti travailliste, Keir Starmer, qui devrait devenir le 58ème Premier ministre britannique le vendredi 5 Juillet, donne un ton différent lorsqu’il s’exprime. Blanc de chemise, pantalon foncé, il est encore « buttoned up », une expression britannique qui signifie qu’il est rigide et réservé. « Le changement ne se produira que si vous votez en sa faveur. Rien n’est joué, aucun vote n’est encore acquis ou perdu, chaque vote doit encore être gagné », insiste le leader de 61 ans, aux cheveux épais et aux yeux incisifs derrière des lunettes fines, exhortant ses partisans à ne pas célébrer la victoire prématurément.

Après une campagne de plusieurs semaines, soigneusement conçue pour apaiser les déçus des Tories et du Brexit, c’est l’ancien avocat de droits de l’homme qui continue de s’exprimer. Pendant deux décennies, cet homme était reconnu pour sa méthodologie rigoureuse et son attention aux détails. Cependant, lors du concert de Taylor Swift à Wembley fin juin, cet individu généralement discret sur sa vie personnelle semblait s’amuser. Une photo partagée sur le réseau X l’a capturé dans les gradins, rayonnant de joie, enlaçant Vic, sa femme et mère de ses deux adolescents.

Né dans une famille modeste, Keir Starmer fait face à des critiques pour son manque de dynamisme depuis qu’il est devenu le leader du Labour en avril 2020. Malheureusement, le député de Holborn et Saint Pancras, situé au centre de Londres, ne possède ni le charme magnétique du leader du parti populiste de droite Reform UK, Nigel Farage, ni le talent oratoire de Neil Kinnock, leader travailliste des années 1980, ni la vigueur du jeune Tony Blair qui a amené le mouvement au pouvoir à l’âge de 44 ans en 1997. Comme le raconte son biographe Tom Baldwin, ancien journaliste du Times et conseiller d’Ed Miliband, chef du Labour dans les années 2010, Starmer « ne tire aucun plaisir de la partie scénique » du travail d’élu. Lui faire apparition à la télévision ou faire face à la foule n’est pas une source de joie pour lui.