Le Président du tribunal interroge l’accusé Cosmos sur la sévérité des accusations portées contre lui. Avec un air plaintif, Cosmos baisse les oreilles et regarde le président, laissant la secrétaire penser que la question doit être présentée d’une manière plus simple. Cosmos est, en réalité, un chien accusé d’avoir gravement blessé une femme en la mordant au visage. Cela pourrait le conduire à l’emprisonnement ou pire, à l’euthanasie. Daruch, son propriétaire handicapé et sans emploi, observe impuissant depuis le public. L’histoire étonnante conceptualisée par Laetitia Dosch dans son film « Le Procès du chien », présenté lors du dernier Festival de Cannes, fait juger le chien et non le maître par le tribunal. Avril, jouée par Laetitia Dosch, est une jeune avocate idéaliste qui décide de représenter Cosmos, outrée par le sort qui lui est réservé.
Le film discute principalement du lien entretenu avec les animaux. Selon la loi, un animal est considéré comme un objet, le rendant non responsable de ses actions. Cette attribution peut se révéler à la fois protectrice et dangereuse, car un animal jugé dangereux peut être envoyé de force dans un refuge ou être euthanasié, à l’image d’un objet à détruire.
Laetitia Dosch partage les motivations derrière son choix de sujet pour son premier film. Elle raconte qu’un jour, à la suite d’une représentation, une femme lui a raconté l’histoire d’un chien qui avait mordu une personne, créant une division dans la communauté entre ceux qui réclamaient son euthanasie et ceux qui y étaient opposés. Elle a trouvé le débat intriguant. Selon Dosch, nous ne sommes pas en mesure de juger un animal car nous ne comprenons pas entièrement ses comportements. Ainsi, elle estime qu’il est injuste de le traiter comme un simple objet.
Le débat sur la place juridique des animaux est récurrent, ce qui en fait une « zone grise ». Eric Alligné, un avocat spécialisé dans le droit de protection animale, explique que bien que le code civil mentionne que l’animal est « un être vivant doué de sensibilité », il est néanmoins considéré comme une chose, à l’image d’une voiture. Ce statut présente une ambiguïté, car même si l’animal n’est pas tenu responsable de ses actions, il peut quand même être sanctionné par l’emprisonnement ou la mort, créant ainsi un paradoxe.
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