Le 28 juin 2016, cinq jours après le vote britannique en faveur du Brexit, le Parlement européen s’est réuni à Bruxelles. Lors de cette séance, Marine Le Pen, portant un blazer bleu et un sourire éclatant, a exprimé ouvertement sa joie. Elle a souligné le triomphe de la liberté contre les puissances établies, la volonté d’un peuple ayant permis aux Britanniques de voter pour quitter l’Union Européenne (UE). Selon elle, cet événement était le plus significatif sur le continent depuis la chute du mur de Berlin, propageant un message de liberté dans le monde. Elle a encouragé ses collègues à abandonner leurs discours mécontents et à célébrer la libération des peuples.
Bien qu’elle ait célébré le Brexit avec une vision stratégique exceptionnelle, la réalité a été moins rose pour le Royaume-Uni. Mis en avant par les conservateurs les plus nationalistes à travers de nombreux mensonges, le Brexit a résulté en huit ans de malheur pour le pays. Aujourd’hui, entre 60 % et 70% des Britanniques regrettent la décision qu’ils ont prise en juin 2016. Le parti travailliste est sur le point de prendre le pouvoir à Londres, tandis que le RN de Mme Le Pen pouvoir être en position de gouverner Paris.
Toutefois, ce parti politique manque cruellement de crédibilité concernant trois des engagements clés qui définissent l’identité internationale de la France : l’Europe, le lien transatlantique et son appartenance à la vaste famille des démocraties libérales.
« Dans un premier temps, c’est l’Europe qui est concernée. Marine Le Pen a récemment changé d’avis sur l’Union Européenne et l’euro. Pendant ses deux premières candidatures présidentielles, et en envisageant une quatrième en 2027, elle, étant à la tête du FN-RN, était principalement anti-Européenne ou du moins opposée à l’Europe de Bruxelles, qu’elle appelait une « prison ». C’était un aspect fondamental de son identité politique, exprimé de manière ferme, indépendamment des positions qu’elle défendait.
« Affaiblissement potentiel de la France »
Avant sa troisième candidature en 2022, elle soutenait sévèrement que la survie de la France exigeait un « Frexit » ou une séparation de l’UE et de l’euro. Désormais, elle dit avoir changé d’avis. Néanmoins, au Parlement Européen, les représentants du FN et ensuite du RN jouent un rôle obstructionniste ou de pur absentéisme, selon le jour et le sujet.
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