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4 juillet 2024 23 h 06 min

« Répression émeutes: Coups blessent Hedi, pas LBD »

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Un an après les troubles qui ont suivi le décès de Nahel M. lors d’un contrôle de circulation, l’étude concernant l’agression policière à l’encontre de Hedi à Marseille a confirmé que les coups infligés à ce jeune étaient la cause principale de ses blessures les plus graves, et non le tir de LBD, comme l’ont annoncé son avocat et une personne impliquée de près dans l’enquête à l’Agence France-Presse (AFP).

La nouvelle, révélée par France Bleu Provence, s’appuie sur un examen médical demandé par les juges responsables de l’affaire, que la radio prétend avoir eu l’occasion de consulter. Me Jacques-Antoine Preziosi, avocat de Hedi, a certifié à l’AFP que « ce sont les coups qui ont été portés sur le sol après le tir de LBD qui sont responsables des séquelles les plus significatives » plutôt que le tir, qui avait l’air « le plus dramatique pour tous ».

Le jeune homme, qui avait 22 ans lorsqu’il a été attaqué dans la nuit du 1er au 2 juillet 2023, avait dû être amputé d’une partie de son crâne suite à une salve de coups de poing et de pied de la police alors qu’il était à terre. « L’examen a confirmé que les blessures du jeune homme n’étaient pas dues au tir de LBD mais à quelque chose ressemblant à une matraque », a également indiqué une source proche de l’enquête à l’AFP. Malgré plusieurs tentatives de contact par l’AFP, le procureur de Marseille n’a pas répondu.

Dans cette affaire, quatre policiers de la brigade anti-criminalité de Marseille ont été inculpés, dont le tireur de LBD qui avait été emprisonné en détention provisoire pendant quarante jours l’été dernier, avant d’être libéré sous contrôle judiciaire.

Un an après les traumatismes de 2023, Hedi est apparu dans le journal régional La Provence portant un crâne réparé. « De l’extérieur, on m’a remplacé le fragment de crâne que j’avais perdu, mais je devrai subir une ou plusieurs interventions supplémentaires. La greffe n’a pas fonctionné », a-t-il témoigné, mentionnant également « des crises d’anxiété à l’approche de l’anniversaire de l’événement ».

Crâne réparé

Son avocat voudrait une reconstitution qui aiderait à clarifier le rôle de chaque acteur, y compris celui de la commandante du groupe, qui a été interrogée en tant que témoin assistée et n’a fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire, selon ses dires. L’expertise médicale conduit l’affaire vers un éventuel procès correctionnel et non criminel, car elle détermine « l’attaque comme un délit et non un crime », a indiqué Me Preziosi.

Lors des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel M., 17 ans, tué le 27 juin 2023 par balle lors d’un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine), un jeune a été tué et plusieurs autres, y compris Hedi, ont été blessés. C’est dans la deuxième plus grande ville de France que le plus grand nombre d’enquêtes sur des allégations de violences policières est en cours. En tout, le procureur a lancé dix enquêtes, dont cinq font l’objet d’investigations approfondies dans le cadre d’informations judiciaires comme il l’avait confirmé à l’AFP, le 20 juin.

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