Lors de son allocution d’ouverture au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Astana, la capitale du Kazakhstan, le président russe Vladimir Poutine a plaidé pour un « ordre mondial multipolaire équitable ». Il a insisté sur le fait que cet ordre devrait être fondé sur le rôle central de l’Organisation des Nations unies, le droit international et le désir des Etats souverains d’un partenariat mutuellement bénéfique. Le sommet de l’OCS, qui s’est tenu le jeudi 4 juillet, a réuni plusieurs pays ayant des relations tendues avec l’Occident, y compris la Russie et la Chine. Le président chinois Xi Jinping était aussi présent à cet événement. En outre, Poutine, à la recherche d’alliances après l’intervention de son pays en Ukraine, avait assuré lors d’une réunion avec Xi Jinping que l’OCS était devenue l’un des piliers essentiels d’un ordre mondial juste. Ils ont tous deux continué à critiquer la « domination » américaine dans les affaires mondiales. Par ailleurs, la Biélorussie a rejoint l’OCS en tant que nouveau membre.
L’OCS, établie en 2001 et ayant pris de l’ampleur récemment, comprend dix pays, dont la Biélorussie est le dernier membre et le principal partenaire de la Russie. Les autres pays membres sont la Chine, l’Inde, l’Iran, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, l’Ouzbékistan, le Pakistan et le Tadjikistan. L’OCS se positionne comme une alternative aux organisations occidentales, offrant un forum de coopération axé sur la sécurité et l’économie. Sa montée en importance est illustrée par la présence du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, à Astana.
Le président Bélarussien, Alexandre Loukachenko, a affirmé que l’OCS avait le pouvoir de démanteler les limites d’un monde unipolaire, de subvenir aux besoins des gens, et de résoudre de nombreuses contradictions et conflits causés par l’inégalité sociale, le manque de nourriture et de ressources.
Toutefois, bien que l’OCS prétende représenter 40% de la population mondiale et environ 30% du PIB global, le groupe est hétérogène et il existe plusieurs dissensions parmi ses membres. En outre, bien que la Russie et la Chine se présentent unies face à l’Occident, elles demeurent des concurrentes économiquement dans la région de l’Asie centrale, une zone riche en hydrocarbures et essentielle pour le transport de marchandises entre l’Europe et l’Asie.