Le jeudi 4 juillet, le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a instruit la réouverture d’une commission d’enquête sur les délits politiques commis pendant la dictature militaire (1964-1985). Cette Commission spéciale sur les morts et les disparitions politiques, instaurée en 1995, avait été abolie par Jair Bolsonaro, son prédécesseur d’ultra-droite, à la fin de son mandat en décembre 2022.
Dans un décret publié au Journal officiel, Lula a révoqué la décision qui avait aboli les travaux de la commission et a ordonné la reprise de ses fonctions. Sous la dictature militaire brésilienne de cette époque, selon la Commission nationale de la vérité, une autre entité créée pour enquêter sur les crimes de la dictature, au moins 434 personnes auraient été tuées ou portées disparues.
Au contraire de l’Argentine, qui a inculpé les agents de l’Etat accusés de crimes pendant la dictature (1976-1983), au Brésil, l’affaire a été classée suite à une loi d’amnistie de 1979. Plusieurs groupes de défense des droits de l’homme ont pressé Lula, depuis son retour à la présidence, de restaurer la Commission spéciale sur les morts et les disparitions politiques.
Des critiques ont été portées contre Lula. Fin mars, ces organisations de défense des droits de l’homme l’avaient critiqué pour avoir annulé les commémorations du 60e anniversaire du coup d’Etat qui a instauré la dictature militaire, alors que des hommages aux victimes étaient prévus. Le 31 mars 1964, ce coup d’Etat avait établi Joao Goulart comme président.
Le président en exercice, un ancien syndicaliste qui a orchestré une grève mémorable durant la dictature, a provoqué le débat en affirmant que le coup d’État de 1964 est « déjà ancré dans l’histoire ». « Je suis davantage angoissé par le coup d’État du 8 janvier 2023 que par celui de 1964 », avait-il déclaré. Contribuer.
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