Mehdi, un programmeur informatique tunisien de 42 ans, hésite à retourner en France, où il a vécu de 2000 à 2011, en raison de l’augmentation du racisme évoquée par ses amis. Il avait prévu d’y retourner l’année prochaine pour offrir à sa fille de 2 ans, qui vit avec lui et sa conjointe à Tunis, un environnement de vie de plus grande qualit. Toutefois, face à la montée du racisme rapportée par ses ami(e)s et l’éventualité que le parti d’extrême droite, le Rassemblement national, puisse accéder au pouvoir, Mehdi envisage maintenant un déménagement au Maroc. Les déclarations discriminatoires faites par les membres du parti, visant en particulier les binational,ont intensifié son inquiétude. « J’aurais préféré retourner en France, mais tout dépend de l’évolution de la politique. Si l’extrême droite progresse et commence à harceler les migrants et les étrangers, je ne voudrais pas que ma fille en souffre », déclare-t-il.
Mehdi a connu le racisme de première main lorsqu’il était étudiant à La Rochelle, en Charente-Maritime. Suite à l’arrivée de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de l’élection présidentielle en 2002, il a été victime d’une agression de la part de militants d’extrême droite. Il se souvient aussi qu’on se moquait de lui en l’appelant Mohamed.
En 2011, après avoir subi un épuisement professionnel, Mehdi est rentré en Tunisie, pays qui venait de subir une révolution renversant le régime de Zine El-Abidine Ben Ali. Malgré l’espoir de nombreux retours comme le sien, il constate aujourd’hui avec amertume les conséquences de la crise économique et politique, aggravée par la prise de pouvoir du président Kaïs Saïed le 25 juillet 2021.
Concernant l’avenir de sa fille en France, il espère que ses traits caucasiens et ses cheveux blonds lui éviteront les discriminations. De plus, il a décidé de lui donner un prénom français en plus de son prénom arabe, dans l’espoir que cela puisse faciliter certaines choses, comme la recherche d’un logement à Paris.
Pour lire la suite de l’article, une souscription est nécessaire. Il reste 57.17% du texte à découvrir pour les abonnés.
Laisser un commentaire