L’ouragan Béryl a fait des ravages en Jamaïque le mercredi 3 juillet et se dirige vers le Mexique, prévu pour arriver jeudi soir. Ce cataclysme a provoqué la mort d’au moins sept personnes et a causé d’importantes destructions dans le sud-est des Caraïbes et au Venezuela. Béryl est un ouragan assez intense pour cette période de l’année, classé en catégorie 4 sur une échelle de 5, avec des vents atteignant une vitesse de 215 km/heure, comme l’a rapporté le Centre Américain des Ouragans (NHC).
Mercredi après-midi, le cœur de l’ouragan frôlait à peine la côte sud de la Jamaïque, suivant les services météorologiques locaux, avant de s’éloigner de l’île en fin de journée. L’eau envahit les côtes, les vents soufflent à « plus de 119 km/heure » et le pays est frappé par de fortes précipitations.
Dans une vidéo partagée sur les médias sociaux, le Premier ministre jamaïcain Andrew Holness a appelé « tous les jamaïcains à suivre les directives d’évacuation ». Il a appelé tous ceux vivant dans des zones inondables à se réfugier « dans un abri ou un endroit plus sûr ». Les habitants avaient anticipé en stockant des provisions.
Béryl pourrait causer « d’importants dégâts du fait des vents, en particulier aux maisons, aux toits, aux arbres et aux lignes électriques », avait mis en garde mardi le directeur du NHC, Michael Brennan, qualifiant l’ouragan d' »extrêmement dangereux ». Des glissements de terrain et des inondations soudaines causées par des pluies diluviennes sont également prévus, y compris dans le sud d’Haïti.
Le Mexique se prépare.
Béryl, le premier ouragan de la saison en Atlantique, est prévu pour passer près ou au-dessus des Îles Caïmans mercredi soir ou tôt jeudi, d’après le NHC. La zone touristique de la péninsule du Yucatán, au Mexique, s’attend à être touchée par l’ouragan jeudi soir et se prépare en conséquence. Des écoles ont été fermées par les autorités, une centaine d’abris pour le public ont été mis en place, et l’envoi de militaires et de techniciens d’électricité a été annoncé.
Connu pour sa rapide intensification au cours du week-end, Béryl a surpris les spécialistes. Il a même été brièvement classé en catégorie 5 – le niveau le plus élevé – ce qui en fait l’ouragan de cette catégorie le plus précoce jamais enregistré par les services météorologiques américains.
Les scientifiques estiment que le réchauffement climatique, à travers l’échauffement des eaux océaniques qui servent de combustible à ces tempêtes, augmente la probabilité de leur intensification rapide et le danger d’ouragans plus forts.
Comme l’a souligné Simon Stiell, le chef de l’ONU Climat, dans une déclaration à l’Agence France-Presse (AFP), « il est évident que la crise climatique amplifie les catastrophes à des niveaux de destruction sans précédent ». Parmi les deux victimes recensées à Carriacou, une île de la Grenade dévastée lundi par l’oeil de l’ouragan, se trouve un membre de sa famille.
Trois décès liés à l’ouragan ont été recensés au Venezuela. Au moins trois personnes ont perdu la vie à la Grenade, et une autre à Saint-Vincent-et-les-Grenadines. L’île de Carriacou a été déclarée isolée du monde par le Premier ministre de la Grenade, Dickon Mitchell, avec des infrastructures et des logements démolis.
Selon des photographes de l’AFP, d’immenses vagues ont déferlé sur la côte de Saint-Domingue, la capitale de la République dominicaine. C’est un phénomène inhabituel d’avoir une tempête de cette magnitude aussi tôt dans la saison des ouragans, qui s’étend habituellement de juin à novembre dans l’Atlantique. La NOAA, l’observatoire météorologique américain, avait anticipé une saison exceptionnelle fin mai, avec la possibilité de trois à sept ouragans de catégorie 3 ou supérieure.
Ces prédictions sont en partie dues à l’anticipation du phénomène météorologique La Niña et aux températures anormalement élevées de l’océan Atlantique, selon la NOAA. Depuis plus d’un an, l’Atlantique nord a connu des températures record, largement supérieures à la moyenne.
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