Le Comité pour la prévention de la torture du Conseil de l’Europe a brisé son silence le mercredi 3 juillet pour déplorer la non-coopération des autorités azerbaïdjanaises, malgré les preuves croissantes de mauvais traitements sévères et de torture subies par les prisonniers de la part des forces de l’ordre. « Aucune action n’a été entreprise par le ministère de l’Intérieur de l’Azerbaïdjan pour appliquer les recommandations du Comité destinées à mettre fin à ces pratiques, » déplore également le groupe, qui est responsable de l’évaluation du traitement des détenus et qui s’est rendu en Azerbaïdjan treize fois depuis 2002. En outre, le Comité n’a reçu aucune réponse à ses demandes de dialogue, ce qu’il qualifie de « violation grave et sans précédent de la Convention » internationale contre la torture.
L’avocate Siranush Sahakyan, qui représente les prisonniers arméniens à la Cour européenne des droits de l’homme, a confirmé au Monde que la décision du Comité de faire une telle déclaration est rare et indique qu’il y a un problème systématique et généralisé de torture et de mauvais traitements en Azerbaïdjan.
Ruben Vardanian, un entrepreneur arménien milliardaire et l’un des prisonniers les plus connus en Azerbaïdjan, a également dénoncé la « torture et les mauvais traitements infligés par le gouvernement azerbaïdjanais » à son encontre, par l’intermédiaire de ses avocats, près de trois semaines auparavant.
Dans le sillage de la chute de l’enclave séparatiste du Haut-Karabakh en septembre 2023, huit ex-dirigeants ont été mis aux arrêts, parmi lesquels figure M. Vardanian. Celui-ci avait auparavant abandonné sa citoyenneté russe pour prendre le poste de ministre d’Etat de la République autoproclamée de novembre 2022 à février 2023. Ses avocats ont requis une intervention urgente du rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture le 13 juin. Ils ont rapporté que durant sa grève de la faim initiée en avril 2024 pour dénoncer des poursuites judiciaires qualifiées de « politiques », Ruben a subi diverses formes de traitement inhumain.
Parmi les détenus figurent également trois anciens présidents du Haut-Karabakh qui sont incarcérés à Bakou, y compris Arayik Haroutiounian (en fonction de mai 2020 à septembre 2023), Arkadi Ghoukassian (1997 à 2007), et Bako Sahakian (2007 à 2020). Davit Ichkhanian, l’ancien président de l’Assemblée, et David Babayan, l’ex-ministre des affaires étrangères, sont eux aussi en prison, tout comme le général Davit Manoukian, l’ancien ministre de la défense (2015-2018) Levon Mnatsakanian. Leur arrestation a révélé l’objectif de Bakou de reprendre la possession de l’enclave contentieuse, qui comptait 120 000 Arméniens avant leur départ forcé en septembre 2023.
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