Le géant industriel français Airbus et l’armée allemande ont conclu un nouvel arrangement pour l’acquisition d’équipement militaire. Le jeudi 4 juillet, Airbus a révélé la conclusion d’un contrat de 2,1 milliards d’euros avec le corps militaire de nos voisins allemands visant la prochaine génération de satellites militaires de communication, nommés SatcomBw 3.
L’accord contient la prise en charge de la construction de deux satellites, ainsi que le segment terrestre, le lancement et l’utilisation prévue pour une durée de quinze ans, a détaillé Airbus dans un communiqué. Ces satellites sont l’équivalent allemand des satellites français Syracuse, britanniques Skynet ou italiens Sicral. Ils seront mis en orbite « avant la fin de la décennie » à 36 000 kilomètres d’altitude.
Ces satellites géants de six tonnes seront assemblés à partir de la plate-forme Eurostar Neo d’Airbus. Ils seront équipés pour suivre l’évolution rapide de la digitalisation et l’augmentation constante de la quantité de transfert de données nécessaire », a clarifié Airbus. L’entreprise allemande de fabrication de satellites OHB et des PME participeront aussi au projet.
Après le succès du programme SatcomBw Stage 2 que nous fournissons depuis 2009, nous consoliderons notre association stratégique avec la Bundeswehr, en lui procurant une capacité de communications militaires sécurisées nettement améliorée, conçue pour être à la précision optimale pour la prochaine décennie », a déclaré avec satisfaction Michael Schoellhorn, le CEO d’Airbus Defense and Space, cité dans le communiqué.
L’Union Européenne travaille également sur un projet de constellation.
Le chef exprime un sentiment d’enthousiasme face à l’évolution complexe des démocraties occidentales et les défis rencontrés par l’écosystème institutionnel de l’espace européen. Les constructeurs de satellites européens, Thales Alenia Space et Airbus, sont actuellement vulnérables sur leur segment traditionnel des satellites géostationnaires de communication.
En juin dernier, Airbus a révélé une nouvelle provision de 900 millions d’euros, faisant suite à celle de 600 millions en 2023, due à des « programmes spatiaux spécifiques ». Thales Alenia Space a également rapporté en mars la suppression de 1 300 emplois, dont 1 000 en France. Selon Patrice Caine, directeur général de Thales, cette situation est principalement due à la diminution du marché des satellites géostationnaires, qui se stabilise désormais à environ dix par an, contre une vingtaine auparavant.
Le bouleversement du marché est en grande partie dû à l’émergence des constellations en orbite basse comme Starlink de la compagnie américaine SpaceX. Ces satellites de grande taille offrent des capacités plus importantes mais sont nettement plus coûteux. L’Union européenne envisage également un projet de constellation de communications sécurisées, appelé IRIS², qui combinera des satellites en orbite géostationnaire et basse. Paris a déjà renoncé à lancer un troisième satellite Syracuse IV pour rediriger une partie de sa communication militaire sur IRIS².