En pleine surprise, l’ancien premier ministre Boris Johnson a annoncé le mardi 2 juillet son appui à Rishi Sunak, le leader actuel du gouvernement Tory du Royaume-Uni, qui est prévu d’être défait dans les élections parlementaires de jeudi selon les sondages.
« Pour ceux qui souhaitent voir une augmentation d’impôts, qui préconisent une immigration sans contrôle et qui s’inclinent sans nécessité devant Bruxelles, je vous invite à voter pour le parti travailliste ce jeudi », a affirmé Boris Johnson lors d’une apparition surprise à une manifestation de Rishi Sunak, son successeur.
Depuis six semaines, l’ancien premier ministre, qui avait conduit son parti à un triomphe impressionnant il y a cinq ans, était absolument introuvable. Malgré sa démission en 2022 à cause de nombreux scandales, il est toujours soutenu par une portion des partisans conservateurs.
Rishi Sunak, premier ministre pour la cinquième fois suite à quatorze ans de règne conservateur rythmé par le Brexit, la pandémie et une période d’austérité, ainsi que de nombreux scandales et dissensions au sein du parti Tory, a exprimé sa joie : « N’est-il pas merveilleux que notre groupe conservateur soit uni? ».
La campagne prend fin mercredi, avant les élections législatives de jeudi, où les tories ont déjà reconnu leur déroute face aux travaillistes. Les sondages pronostiquent une victoire majeure pour le parti travailliste, conduit par Keir Starmer, qui pourrait remporter un nombre de sièges à Westminster supérieur à celui obtenu par Tony Blair en 1997.
« C’est terminé, et nous devons nous acclimater à la réalité et à l’exaspération de l’opposition », a noté Suella Braverman, l’ex-ministre de l’Intérieur, dans le Telegraph. « Le vote de jeudi est maintenant un enjeu de composition d’une opposition forte et efficace. »
Le ministre du Travail, Mel Stride, un fervent soutien de la campagne de Rishi Sunak, a admis sur Times Radio que nous sommes probablement sur le point de voir le plus grand bouleversement électoral travailliste que notre pays ait jamais connu. Le Daily Mail, un journal aux tendances conservatrices, a averti du risque d’un « Starmergeddon ». Depuis le sud-est de l’Angleterre, Rishi Sunak consacrera le reste de sa campagne à prévenir une « supermajorité » travailliste.
Quant à Keir Starmer, il poursuivra mercredi son périple à travers le pays. Par la voix de Pat McFadden, le coordinateur de la campagne travailliste, Starmer a affirmé sur la BBC qu’il était essentiel de continuer à diffuser leur message de changement car il y a encore beaucoup d’électeurs indécis partout dans le pays. Les résultats seront annoncés dans la nuit de jeudi à vendredi.