Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), sept personnes ont perdu la vie et une vingtaine ont été blessées dans une région du nord de la Syrie sous contrôle turc, ce mardi 2 juillet. Les morts sont survenues lors de combats entre des manifestants et les forces turques à Afrin et Djarabulus, des villes syriennes situées à la frontière controlée par Ankara, selon le rapport de l’ONG. La Turquie, en collaboration avec des groupes syriens subordonnés, occupe deux vastes régions qu’elle a conquises grâce à des opérations militaires massives, principalement contre les groupes kurdes de la région.
Le lundi, dans toute la zone occupée, des actions de protestation ont eu lieu, y compris la coupure de routes, l’attaque de véhicules turcs, le retrait de drapeaux turcs flottant sur les bâtiments, et des slogans contre le président Recep Tayyip Erdogan ont été scandés.
Cette vague de violence a commencé dimanche à Kayseri, une ville située en Anatolie centrale, en Turquie, où l’arrestation d’un Syrien accusé de harcèlement sur un enfant de son entourage a déclenché des actes racistes contre les Syriens, avec leurs véhicules qui ont été incendiés et leurs magasins pillés. Erdogan a répondu en condamnant ces actions, en déclarant que peu importe qui ils sont, il est inacceptable de mettre le feu aux rues et aux maisons des gens.
Ce n’est pas une nouveauté que la collectivité syrienne en Turquie est souvent la cible des agressions à caractère raciste. Par rapport à l’énorme nombre de réfugiés syriens hébergés dans ce pays, soit 3,2 millions sur une population totale de 85 millions, ces violences sont toutefois relativement faibles. Cependant, l’exploitation de la situation des Syriens par certaines fractions politiques ne fait qu’exacerber le problème, particulièrement lorsque l’inflation (71,6 % en juin) impacte le budget des foyers.
En réponse à ces agressions, des centaines de Syriens de la région turque occupée ont manifesté dans les rues pour dénoncer le traitement de leurs compatriotes, reprochant au gouvernement turc de ne pas assurer leur protection.
Des affrontements violents ont éclaté, avec six protestataires abattus à Afrin, où un groupe d’hommes furieux a attaqué le bureau du gouverneur, désigné par Ankara. Un autre homme a perdu la vie au poste frontière de Djarabulus, pris d’assaut par les manifestants. Les morts ont résulté « d’échanges de tirs avec des gardes turcs », a déclaré Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’OSDH, à l’AFP, sans donner de détails sur la question de savoir si les victimes étaient armées ou non. Selon cette ONG basée à Londres qui possède de nombreuses sources en Syrie, la Turquie a clôturé quatre de ses postes frontières en raison de l’aggravation de la situation.
Le ministère de l’intérieur à Ankara a déclaré mardi l’arrestation de 474 personnes soupçonnées d’avoir participé aux attaques antisyriennes menées dimanche et lundi dans plusieurs villes du pays, notamment Kayseri, Sanliurfa, Gaziantep, Hatay, Adana et Bursa.
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