Des incidents de vandalisme et une destruction massive de propriétés ont été signalés lors de protestations menées par des jeunes dans de nombreuses cités nationales. Ces protestations, ont admis certains protestataires, ont été infiltrées par des « éléments perturbateurs ».
Depuis deux semaines, le Kenya subit une vague de protestations déclenchée par le projet du budget 2024-2025 qui propose de nouvelles taxes. Ces taxes ont exacerbé une frustration plus générale à l’égard du président William Ruto, qui est entré en fonction en 2022.
La Direction des enquêtes criminelles (DCI) a annoncé dans un communiqué publié sur X le mardi soir : « Des criminels, qui utilisaient les manifestations comme une couverture, ont été identifiés par les forces de sécurité nationales, et ces suspects ont été mis en garde à vue ».
La police kényane a affirmé avoir arrêté plus de 270 individus. Toutes ces personnes sont suspectées d’avoir perpétré des délits lors des protestations antigouvernementales qui ont eu lieu le mardi 2 juillet.
Au total, 204 présumés coupables ont été capturés dans la capitale, Nairobi, et 68 autres dans plusieurs régions du pays, a-t-elle précisé. La DCI déclare avoir alloué des enquêteurs dans les zones touchées pour « traquer les suspects identifiés par la vidéosurveillance et les enregistrements des téléphones mobiles qui détruisaient et volaient illégalement les propriétés et les établissements de citoyens innocents ».
Depuis le 18 Juin, trente-neuf personnes ont perdu la vie. Les protestations du mardi, qui ont débuté pacifiquement, sont vite devenues violentes, avec notamment la police qui a lancé des gaz lacrymogènes sur les foules qui jetaient des pierres dans le centre de Nairobi.
Des manifestations impliquant plusieurs centaines d’individus ont également été vues dans d’autres localités, telles que Mombasa (sud-est), deuxième plus grande ville du pays, où des véhicules ont été incendiés et au moins un magasin vandalisé.
L’action de protestation contre le gouvernement, bien qu’elle soit dénuée d’une figure dominante ou d’une quelconque organisation, s’est transformée en massacre durant la journée du 25 juin, notamment lorsque les forces de l’ordre ont ouvert le feu sur la multitude qui assaillait le Parlement à Nairobi.
Depuis la toute première protestation le 18 juin, le bilan total est de 39 morts et 361 blessés, avec au moins 22 décès survenus le 25 juin, selon la KNHCR, l’agence officielle de défense des droits de l’homme, qui a également rapporté lundi 32 cas de «disparitions forcées ou non volontaires» et 627 arrestations de manifestants.
Malgré l’annonce du président kényan de retirer le projet de budget, les appels à la mobilisation se sont maintenus, mais ont reçu un accueil mitigé, notamment parmi la «Génération Z» (jeunes nés après 1997) qui était au centre du mouvement.
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