Catégories: Actualité
|
3 juillet 2024 2 h 09 min

Deux espions chinois expulsés après tentative rapatriement

Partager

Un ordre secret provenant de l’Elysée avait demandé la furtive expulsion des officiers de sécurité de l’ambassade chinoise à Paris, soit le chef de poste du Ministère de la Sécurité de l’État (MSE ou Guoanbu) et son adjoint. Ce décision a été prise après que ces individus aient orchestré la tentative de rapatriement forcé d’un dissident politique en Mars dernier. Malgré les efforts des autorités chinoises pour démentir cette situation à travers une défense basée sur la mécompréhension, leur version des faits n’a pas été acceptée. Le Ministère des Affaires Étrangères a d’ailleurs confirmé cette information au journal ‘Le Monde’.

Le 22 mars de cette année, la Direction Nationale de la Police aux Frontières (aussi connue sous le nom de Police de l’Air et des Frontières) avait remarqué une scène peu ordinaire à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Ils ont observé un homme qui semblait contraint dans ses mouvements par un groupe de sept individus tentant de le conduire, malgré sa résistance, vers les portes d’embarquement. L’intervention de la police a abouti à l’arrêt de la tentative de rapatriement forcé en Chine de Ling Huazhan, dissident politique de 26 ans. La Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) décrit notamment Ling Huazhan comme étant une « personne psychologiquement fragile ».

L’investigation menée a permis de découvrir que le leader de ce groupe n’était autre que le chef de poste du MSE en France. Tout comme les autres officiers de liaison des services étrangers, ce dernier est officiellement déclaré au ministère des affaires étrangères et détient un passeport qui lui assure une immunité diplomatique. Son adjoint bénéficie lui aussi de ces protections.

Ling Huazhan, qui vivait dans la précarité proche de la gare Saint-Lazare après s’être exilé en Europe, est recherché par la Chine sous l’accusation de « comportement offensant envers le président chinois ». Cette accusation découle de ses graffitis dénonçant Xi Jinping et de sa dégradation d’affiches à l’image de ce dernier. De plus, il a également partagé des articles critiquant le gouvernement chinois sur les médias sociaux. La confiscation de son passeport a été utilisée comme levier pour le conduire à l’aéroport.

Son identifiant aurait été dérobé dans un magasin chinois situé près de la gare Saint-Lazare. D’après la DGSI, cet endroit pourrait fonctionner comme une « station de police » clandestine, un type de « stations » que Pékin utilise mondialement pour imposer sa loi, spécialement sur ses détracteurs. Il y en aurait plusieurs à Paris et à travers la France.

Il reste encore 40.37% de cet article à lire, réservé aux abonnés.