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2 juillet 2024 6 h 09 min

Doillon et Jacquot accusés, en garde à vue

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Une avancée significative a été réalisée dans un cas symbolique de dénonciation de violences sexuelles qui a perturbé l’industrie cinématographique française depuis un certain temps. D’après l’Agence France-Presse, dont les données ont été vérifiées par Le Monde, Benoît Jacquot et Jacques Doillon ont été appelés à la brigade de protection des mineurs (BPM) de la police judiciaire de Paris pour une garde à vue le lundi 1er juillet. Les deux réalisateurs sont accusés de viol et de violences par plusieurs femmes, dont l’actrice Judith Godrèche, qu’ils devraient rencontrer lors des interrogations à venir.

«Je pleure. Mes yeux ne sont pas ce qu’ils étaient. En raison de tout cela… Je ne sais pas si j’aurai le courage, mais je l’aurai», a commenté l’actrice sur son compte Instagram. Son avocate, Laure Heinich, a refusé de commenter : «Les gardes à vue sont soumises au secret de l’enquête que nous souhaitons préserver pendant leur durée», a-t-elle déclaré.

Devant la BPM, Benoît Jacquot, âgé de 77 ans, devra répondre à l’accusation déposée le 6 février par Judith Godrèche pour «viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans» commis par une personne en position d’autorité. Comme elle l’a raconté en détail au Monde, l’actrice a rencontré le réalisateur sur le plateau du film Les Mendiants en 1986, lorsqu’elle n’avait que 14 ans. Selon son témoignage, une relation personnelle, marquée par des violences sexuelles, physiques et psychologiques, s’est développée entre eux suite à ce tournage, et a duré jusqu’en 1992.

D’autres femmes…

Benoît Jacquot conteste fermement les allégations portées contre lui, insistant sur le fait qu’il n’a pas eu de relations sexuelles avec Judith Godrèche avant l’âge de 15 ans. Le réalisateur de « Les Adieux à la reine », décrit leur relation comme une histoire d’amour mutuelle. Dans une interview au Monde en février, il a affirmé être « responsable d’avoir été attiré par une petite fille pas encore mature », tout en reconnaissant qu’une fille de 15 ans « ne peut pas véritablement donner son consentement ».

Suite aux déclarations de Judith Godrèche, d’autres femmes se sont manifestées pour condamner les comportements de Benoît Jacquot. Parmi elles, l’actrice Isild Le Besco, qui a connu le réalisateur lorsqu’elle avait 16 ans, sur le plateau du film Sade en 1999. Elle a porté plainte pour viols sur mineure de plus de 15 ans et viols commis de 1998 à 2007. « Ce n’est pas tant une attaque contre Benoît Jacquot que mon soutien aux femmes qui le dénoncent publiquement », a déclaré Le Besco, auteure de « Dire vrai », rencontrée par Le Monde récemment. Son avocat, Me Benjamin Chouai, n’a pas souhaité commenter la mise en garde à vue de Benoît Jacquot.

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