Dans la municipalité où j’habite, qui compte 6 000 résidents, la candidate du Rassemblement national (RN) a remporté le premier tour avec 45% des votes. Cela m’incite à croire qu’il y a sans aucun doute des partisans du RN dans ma propre rue, possiblement mes voisins proches. C’est une pensée qui me trouble constamment, suscitant un mélange de curiosité et de méfiance avec lesquels je lutte quotidiennement. Même si je vais à la boulangerie du coin ou promène dans ma rue tout en conversant ouvertement sur mon soutien pour le Nouveau Front populaire et mes propres croyances de gauche, les gens restent silencieux face à moi. Ce silence incite une expression de malaise. Je n’essaie jamais d’investiguer sur les choix politiques de chacun. Il est préférable de ne pas perturber mon rapport avec mes voisins. Cependant, je sais que personne dans mon cercle proche a voté pour le RN: j’ai une sélection idéologique.
Il m’est difficile d’imaginer comment quelqu’un pourrait être séduit par ce parti et soutenir la montée au pouvoir de Jordan Bardella avec ses discours dénués de toute éthique. Il n’est absolument pas dans mes intentions de blâmer qui que ce soit pour leur choix de vote. Il est clair qu’ils doivent avoir leurs propres motifs. Ils se sont probablement sentis négligés, trahis, disparus ou maltraités. Je suis enrayée par la colère, qui fait place à un sentiment d’impuissance face à la situation. Cependant, je fais preuve de ressentiment envers les représentants du RN, qui font des promesses vaines. Et je m’oppose également à Macron.
Je ne suis pas une habituée de la télévision à part lors des soirées électorales; c’est un moment où j’ai besoin de voir les visages des acteurs politiques. Alors, j’étais dans mon salon avec mon partenaire quand l’annonce de la dissolution a été diffusée: une stupéfaction totale nous a envahis. La pensée qui m’est venue est qu’il nous livrait délibérément au RN. Même si cela peut sembler paranoïaque, c’est une folie sans pareil.
Dimanche dernier, France 2 a mis en place un compteur pour les résultats du premier tour. En regardant les chiffres, j’ai pensé : « C’est parti ». J’ai encore une infime chance que le RN ne puisse pas obtenir une majorité complète, mais cela pourrait n’être qu’un démenti. J’éspère que les personnes vont réaliser la gravité de la situation, que ce n’est pas la réalité. Sur l’onde radio – j’écoute souvent France Culture et France Inter, bien qu’ils me frustrent quand ils qualifient le Nouveau Front Populaire de gauche radicale – ils signalent un soutien pour le RN. Comment quelqu’un peut-il soutenir ce que je perçois comme de purs mensonges ? Sommes-nous tous devenus si peu instruits ?
« Le monde associatif sera impacté »
Je ne suis pas découragée, sauf en entendant dire qu’une résistance serait impossible. Je suis certaine que nous pouvons encore accomplir beaucoup. Même si je me sens inutile, j’ai la foi en la possibilité d’un combat. J’ai toujours été dévouée et militante. En prenant de l’âge, cela a été renforcé. J’ai dû élever mes deux filles seule, ce qui a nécessité un focus essentiel. Elles sont maintenant des femmes adultes. L’une d’elles réside à Nantes et s’engage régulièrement dans des manifestations. Lorsque j’envisage le pire scénario possible, mes pensées se tournent vers les futures manifestations qui pourraient toutes être violemment réprimées et cela m’inquiète pour elle.
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