Pour la première fois depuis le conflit mondial du 20ème siècle, la droite radicale est sur le seuil du pouvoir en France. En tant qu’historiens issus de divers milieux politiques, qui tiennent à l’État de droit et aux principes démocratiques, nous ne pouvons rester muets face à cette vision terrifiante contre laquelle nous avons encore la possibilité de lutter.
Malgré une apparente métamorphose, le Rassemblement national [RN] demeure incontestablement l’héritier du Front national, institué en 1972 par des individus nostalgiques de Vichy et de l’Algérie sous le régime français. Il a adopté son programme, ses fixations et son personnel. Il est donc bien ancré dans l’histoire de l’extrême droite en France, marquée par un nationalisme xénophobe et raciste, l’antisémitisme, la brutalité et le dédain pour la démocratie parlementaire. Nous ne devons pas être bernés par les précautions rhétoriques et tactiques utilisées par le RN pour asseoir son ascension au pouvoir. Ce parti n’est pas le représentant de la droite conservatrice ou nationaliste, mais constitue la plus grande menace pour la République et la démocratie.
La « préférence nationale », désormais appelée « priorité nationale », demeure le pilier idéologique de sa vision. Elle est en opposition avec les valeurs républicaines d’équité et de fraternité et sa mise en application nécessiterait une modification de notre Constitution. Si le RN triomphe et met en place le programme qu’il préconise, l’élimination du droit du sol imposera une cassure significative dans notre perception républicaine de la nationalité. Ainsi, des individus nés sur le sol français et ayant toujours vécu dans ce pays ne seront pas considérés comme français, et il en sera de même pour leurs descendants.
D’une part, l’exclusion des citoyens à double nationalité de certains rôles dans le secteur public conduira à une discrimination inacceptable entre différentes classes de Français. Notre unité nationale ne sera plus basée sur un accord politique pour un avenir partagé, un concept que Ernest Renan a autrefois suggéré, mais plutôt sur une idée ethnique de ce qu’est la France.
D’un autre côté, le plan politique du RN comprend une augmentation abusive de mesures sécuritaires et de restrictions des libertés. Il n’est pas nécessaire de revenir à une époque lointaine pour comprendre le danger. Chaque fois que l’extrême droite prend le pouvoir par le vote, elle s’efforce rapidement de contrôler le système judiciaire, les médias, l’éducation et la recherche. Des gouvernements comme celui de Viktor Orban en Hongrie, que Marine Le Pen et Jordan Bardella admirent sans hésitation, illustrent leur projet : un populisme autoritaire dans lequel les freins et contrepoids sont affaiblis, l’opposition est réprimée, et la liberté de la presse est restreinte.
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