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1 juillet 2024 17 h 06 min

La région de Bretagne se met en ordre de bataille pour faire face à la période des algues vertes

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Le 21 juin, une région a franchi le niveau d’alerte pour l’émission d’hydrogène sulfuré causée par la pourriture des algues vertes. Ce phénomène s’est produit à Hillion, précisément sur la plage de Saint-Guimond dans les Côtes-d’Armor. La plage a surpassé le niveau d’alerte défini par le Haut Conseil de la santé publique qui est fixé à une particule par million. Trois jours plus tard, l’alerte a été révoquée.

Depuis un demi-siècle, chaque année les algues vertes reviennent en masse sur les côtes bretonnes. Originaires de la mer, leur croissance explosive est due à une augmentation des nitrates et autres nutriments transportés par les eaux côtières. Lors de leur décomposition, ces plantes marines libèrent de l’hydrogène sulfuré, un gaz toxique qui peut être dangereux lorsqu’il est inhalé. Outre son invisibilité, ce gaz dégage une odeur nauséabonde.

Il existe des baies plus susceptibles d’être envahies par ces algues, notamment celles qui sont fermées, peu profondes et où l’eau est moins renouvelée. Le temps chaud aide également à la multiplication des algues vertes.

La majorité des nitrates provient de l’agriculture et de la fertilisation des sols. La Bretagne, qui ne compte que 7 % des exploitations agricoles du pays, produit néanmoins 60 % de la viande de porc française. Selon un rapport 2021 de la Cour des comptes, plus de 90 % de la prolifération des algues vertes proviennent des activités agricoles, principalement via l’utilisation d’engrais dans les cultures et les déjections d’animaux d’élevage.

Le Centre d’étude et de valorisation des algues surveille l’échouement des algues vertes via des vols hélicoptères le long du littoral. Un plan de combat contre l’expansion des algues vertes a été mis en place par les autorités officielles depuis 2010. Le plan pour la période 2022-2027, dont l’adoption a eu lieu en juin 2023, bénéficie d’un fonds de 130 millions d’euros. Ce budget est cofinancé par l’État, le conseil régional, les conseils départementaux des Côtes-d’Armor et du Finistère, les autorités des huit baies concernées, et l’agence régionale de santé. Ce budget est deux fois plus élevé que celui du plan précédent.

Ce plan comporte différents aspects, allant de la prévention à la gestion médicale, et permet d’établir des interdictions d’accès à certaines plages et de mettre en œuvre des signaux d’information visibles pour le public, tels que des panneaux. Ce plan met spécifiquement l’accent sur la stratégie de collecte des algues une fois échouées, effectuée par une entreprise spécialisée.

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