En l’espace de vingt-quatre heures, la bande de Gaza a reçu l’essentiel des frappes aériennes. Selon le ministère palestinien de la Santé, une personne a perdu la vie en Cisjordanie occupée suite à un raid israélien mené dans le nord du territoire. Cependant, l’armée israélienne n’a pas souhaité commenter ces détails quand l’Agence France-Presse a sollicité une déclaration.
Les régions de Chadjaya, dans la ville de Gaza, ainsi que Rafah et Khan Younès, au sud de la bande de Gaza, ont été les plus touchées par les attaques violentes du dimanche 30 juin. Des dizaines de personnes ont perdu la vie dans ce territoire palestinien, assiégé depuis les assauts du 7 octobre.
L’armée israélienne a maintenu la pression sur Chadjaya et Rafah avec des bombardements continus sur la bande de Gaza, notamment dans le nord du territoire. A Chadjaya, la ville de Gaza voit ses forces terrestres continuer leur offensive, qui a commencé le jeudi 27 juin.
« Nos forces sont déployées à Rafah et Chadjaya, ainsi que dans toute la bande de Gaza », a déclaré le dimanche Benyamin Nétanyahou, le premier ministre israélien, lors d’une réunion du cabinet de guerre. « Nous éliminons des dizaines de terroristes chaque jour. C’est une lutte acharnée que nous menons au sol, souvent au combat rapproché, et aussi dans les tunnels », a-t-il ajouté.
L’armée d’Israël a déclaré, samedi, avoir éradiqué plusieurs terroristes, ouvert des caches d’armes, effectué des assauts méthodiques sur des points de bataille dissimulés et pilonné de multiples structures liées au terrorisme dans la zone. Cette situation critique a provoqué la fuite de « dizaines de milliers de citoyens », a indiqué la défense civile palestinienne.
Selon le bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), entre 60 000 et 80 000 individus ont quitté le part orientale et nord-orientale de Gaza suite à l’ordre d’évacuation émis jeudi 27 juin par l’armée israélienne. « Les citoyens sont coincés dans leurs résidences à Chadjaya. Se retrouver en dehors de la zone de bombardements dans ce district semble presque fractueux», un témoin présents sur place,a confessé à l’AFP. « Nous vivons un véritable cauchemar », a-t-il ajouté.
Malgré que les confrontations se soient principalement déroulées dans le nord de Gaza, le sud n’a pas été épargné des bombardements. Diverses attaques aériennes de l’armée israélienne ont ciblé, pendant la nuit, diverses régions de Rafah et de Khan Younès, a révélé un journaliste de l’AFP.
Une attaque sur une résidence située dans le nord-ouest de Rafah a provoqué la mort de six individus, selon des sauveteurs et des professionnels médicaux. Des tirs d’artillerie ont également ciblé plusieurs régions du sud de la ville, selon des témoignages.
Les pourparlers sont toujours impuissants à progresser
A Tel-Aviv, des milliers de manifestants, samedi, ont une fois de plus demandé le retour des otages et ont exprimé leur mécontentement envers Benyamin Nétanyahou, qui est très critiqué pour son administration de la guerre.
Noa Argamani, une ancienne otage qui a été libérée le 8 juin aux côtés de trois autres personnes lors d’une opération militaire israélienne, a fait un appel à la vidéo pour la libération des autres otages retenus par le Hamas. Elle a affirmé qu’il était de notre devoir de faire tout ce qui est possible pour ramener ces otages chez eux.
Cependant, Oussama Hamdane, un dirigeant de haut niveau du Hamas basé à Beyrouth, a révélé samedi que les discussions en vue d’un accord de cessez-le-feu et de libération des otages avec Israël n’avaient abouti à aucun progrès. Il a signalé que son organisation avait reçu la dernière offre américaine le lundi 24 juin, qui n’apportait « rien de nouveau ».
Un plan mis en avant par le président américain Joe Biden, à la fin du mois de mai, qui dit avoir été proposé par Israël, n’a reçu aucune réponse en raison des demandes irréconciliables des deux parties. Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, souhaite continuer la guerre jusqu’à la défaite complète du Hamas et la libération de tous les otages, tandis que le groupe palestinien exige un cessez-le-feu permanent et un retrait complet d’Israël de Gaza.
De plus, il y a une peur croissante que le conflit puisse s’étendre au Liban, suite aux menaces mutuelles d’Israël et du Hezbollah, un allié islamiste du Hamas. Depuis le début d’octobre, des échanges de tirs presque quotidiens ont lieu entre l’armée israélienne et le Hezbollah à la frontière israélo-libanaise, provoquant la fuite de dizaines de milliers de personnes vivant dans les zones frontalières du sud du Liban et du nord d’Israël.
Au cours des dernières 24 heures, 43 personnes ont perdu la vie.
D’après les chiffres révélés dimanche par le ministère de la santé du Hamas, le conflit avec Israël a entraîné la mort de 37 877 Palestiniens. Le ministère a rapporté dans une déclaration qu’au cours des dernières 24 heures, au moins 43 individus ont perdu la vie, et depuis le 7 octobre, 86 969 personnes ont été blessées dans la bande de Gaza.
Sur les 36 hôpitaux présents dans la bande de Gaza, près de 32 ont subi des dégâts. Sur ces établissements endommagés, 20 sont inutilisables selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Louise Wateridge, en charge de la mission de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), a décrit vendredi dernier les conditions de vie dans le territoire comme « désastreuses », l’aide humanitaire arrivant seulement au goutte à goutte.