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Réintroduction d’espèces pour écosystème girondin

« Regardez là-bas » indique François Sargos, le gardien de la réserve nationale de l’étang de Cousseau en Gironde, armé de ses jumelles, pointant vers l’endroit où ses plus récents protégés se sont installés. Sur une grande surface aquatique soulignée par des grappes d’herbes, on peut voir des points noirs s’étirer en une ligne serpentine : huit buffles qui ont été déplacés dans le marais de Talaris en avril. Ces huit, composés de six femelles et deux jeunes mâles stérilisés, ont presque un usage exclusif de ces 500 hectares de zones humides à la fin du printemps, partageant l’espace avec quelques aigrettes garzettes et des hérons. Les 17 000 grues qui hivernent habituellement ont déjà quitté les lieux depuis mi-janvier, avant l’arrivée de ces nouveaux résidents.

Vous devez être accompagné et porter des bottes pour vous rapprocher de ce nouveau groupe récemment venu de Bretagne. Une attitude discrète est également impérative; une des femelles attend des petits. Même si le buffle d’eau est généralement calme et curieux (« Mes collègues les appellent les labradors », plaisante François Sargos), personne ne souhaite provoquer une créature qui dépasse les 300 kilos et qui peut également se déplacer à grande vitesse.

Positionnée à une hauteur d’environ vingt mètres au-dessus du sol, la tour d’observation de Galip est un point d’observation ouvert au public. Elle offre une vue panoramique du paysage environnant tout en préservant sa tranquillité. Au nord et au sud, les lacs médocains d’Hourtin et de Lacanau sont visibles. Au loin, à l’est, l’horizon se perd dans une immensité de pins maritimes : le plateau des Landes s’incline doucement vers l’Atlantique. À l’ouest, la rumeur de l’océan, situé à 4 kilomètres en ligne droite, est assourdie par les dunes boisées. Ces dernières forment une barrière à la base de laquelle se trouve un creux géologique : un étang et un marais où de l’eau douce s’accumule.

Les buffles qui peuplent la région passent le plus clair de leur temps à brouter, ruminer, se frotter contre les saules et à se baigner régulièrement. Cependant, leur rôle dépasse la simple activité de la vie animalière. Leur mission cruciale est de protéger le paysage unique qui se déroule devant nos yeux : un vestige du paysage des Landes de Gascogne, s’étirant autrefois de Soulac, à la pointe du Médoc, jusqu’à Hossegor, à la limite du Pays basque. La consommation végétale des buffles aide à garder le paysage dégagé et empêche l’expansion de la forêt, contribuant ainsi à la lutte contre la disparition de cet écosystème unique.

François Sargos souligne que leur intervention était nécessaire pour empêcher la destruction programmée d’un écosystème et d’une culture. Dans ce contexte, les installations touristiques du XXe siècle sont succédé aux travaux majeurs d’assainissement et de reforestation commencés au XVIIIe siècle. Premièrement, il s’agissait de stabiliser les dunes côtières avec des semis de pins maritimes. Ensuite, l’assèchement des marais a permis d’élargir la foresterie vers l’intérieur du pays. D’un côté, cela a contribué à assainir une région où le paludisme était omniprésent. Mais, d’autre côté, des siècles de pastoralisme sur échasses ont été relégués aux musées d’arts et traditions populaires. L’article complet est accessible aux abonnés uniquement, avec encore 73,8% restant à lire.

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