Viktor Orban, le Premier ministre hongrois qui est réputé pour ses tendances provocatrices, a révélé que la devise pour la présidence de la Hongrie du Conseil de l’Union européenne (UE),qui a débuté le 1er juillet pour une période de six moiss, sera « MEGA », ou « Make Europe great again », en pleine résonnance avec les slogans de campagne de Donald Trump. Malgré les craintes généralisées quant au potentiel retour de Trump à la présidence américaine, Orban, un fervent admirateur de l’ancien président américain, a néanmoins choisi cette phrase pour son mandat.
Il est connu qu’Orban est un critique fervent de l’UE, allant jusqu’à la comparer à l’URSS et exprimant son désir de la transformer en une simple « Europe des nations ». Cependant, il est conscient que la présidence du Conseil de l’UE ne l’aidera pas nécessairement à réaliser ses ambitions. En effet, le rôle principal de la présidence tournante est de préciser certaines priorités, d’organiser les discussions entre les États membres et de tenter de trouver des compromis sur les législations en discussion, tout en restant un intermédiaire neutre.
Dans une interview accordée au Point le 29 mai, Orban a reconnu qu’il ne fallait pas surestimer cette présidence, ayant déjà occupé ce poste en 2011, et il a cherché à rassurer ceux en Europe qui sont effrayés par cette perspective.
En réalité, certains acteurs des institutions européennes sont préoccupés par la perspective de voir un pays non libéral et allié du Kremlin assumer ce rôle, en pleine guerre en Ukraine et alors que l’extrême droite est sur le point de prendre le pouvoir en France. Le 30 mai 2023, Anna Lührmann, la secrétaire d’Etat allemande aux affaires européennes et au climat, avait exprimé ses inquiétudes quant à la aptitude de la Hongrie à accomplir cette mission dans ces conditions. Wopke Hoekstra, son homologue néerlandais, avait également partagé son malaise face à cette possibilité. « Nous ressentons tous la même chose », avait-il déclaré.
Le rôle de Budapest sera négligeable. Le 1er juin 2023, une résolution (non obligatoire) avait été adoptée par une vaste majorité du Parlement européen. Dans cette résolution, les députés européens se demandaient comment Budapest « pourrait s’acquitter de sa mission de manière crédible compte tenu de son mépris pour le droit et les valeurs de l’UE », et ils demandaient au Conseil de « trouver une solution le plus tôt possible ». Ils ont toutefois reconnu que les traités ne prévoient aucune exception à la rotation des présidences tous les six mois. Un pays a déjà renoncé à cette rotation dans l’histoire de la communauté – le Royaume-Uni -, mais c’était à sa demande en 2017 suite au vote pour le Brexit.
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