Leila Surat travaille en tant que chercheuse pour le Centre arabe de recherches et d’études politiques de Paris Carep, et est également affiliée au Cesdip et à Omam (ULB). Elle a également la responsabilité d’être l’auteure de « Le Hamas et le Monde » (CNRS Editions, 2015) et a dirigé conjointement « Ecrits politiques arabes: une anthologie du Machrek au Maghreb au XXe siècle » (CNRS Editions, 2022) avec Jihane Sfeir.
Quant à l’évolution des négociations concernant la trêve à Gaza, à l’initiative du Qatar, de l’Egypte et des États-Unis fin avril, sa transformation en cessez-le-feu permanent reste incertaine. Israël continue d’exploiter les négociations pour atteindre d’autres objectifs, tels que l’extension de son agression sur Gaza et l’attaque en cours à Rafah. De son côté, Benyamin Nétanyahou insiste sur le fait qu’aucun accord ne mettra fin à son offensive.
Néanmoins, la récente proposition de Joe Biden ajoute une certaine complexité à la situation. Effectivement, M. Nétanyahou subit maintenant une pression accrue non seulement des États-Unis, mais aussi de possibles démissions au sein de son cabinet de guerre et du gouvernement. Si Bezalel Smotrich et Ben Gvir venaient à démissionner, cela conduirait à des élections anticipées et à la fin du mandat de Benyamin Nétanyahou.
Il est à noter que la question n’est pas de savoir si le Hamas est prêt à accepter l’accord proposé, mais si le gouvernement israélien est disposé à le faire. Ironiquement, le plan que Joe Biden a promu comme étant « israélien », a été rejeté par Israël, bien que le Hamas ait noté certains aspects positifs. Une version israélienne du plan, modifiée et présentée au Hamas par le Qatar, n’assure plus le cessez-le-feu permanent.
En se basant sur le « Hors-Série Le Monde : 40 cartes pour comprendre le conflit Israël – Palestine » paru en juillet 2024, et disponible sur le site de notre magasin physique et en ligne, cet article met en lumière l’état actuel de la cause palestinienne, près d’un an après le 7 octobre, sur le plan international et régional.
Les accords d’Abraham ratifiés en août 2020 par Israël et de nombreux pays arabes ont représenté un risque sérieux pour les Palestiniens. En effet, l’un des objectifs du 7 octobre était de contester ces accords et de hisser la Palestine au rang de question majeure.
D’un point de vue régional, les conflits à Gaza introduisent une division entre d’un côté, les nations qui soutiennent la « normalisation » des relations avec Israël, et d’autre part, ceux qui s’allient avec l’Iran. L’influence de ces participants montre le rôle clé de l’Iran comme une puissance avec qui il faut négocier. Ce fut notamment le cas lorsque l’Arabie Saoudite s’est rapprochée de Téhéran au printemps 2023, débutant un apaisement dans le Golfe que la nation d’Israël pourrait troubler.
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