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« Ida Rozenberg-Apeloig: Guerre, Cachette et Politique Chaotique »

Dans l’appartement parisien d’Ida Apeloig, situé dans le quartier du Sentier, chaque objet et espace raconte un récit bien particulier, celui de sa naissance en tant que Ida Rozenberg. Un récit teinté de l’histoire juive, pré-guerre, ainsi que de l’accent yiddish de ses racines polonaises. Un certain jeudi de juin, elle se retrouva tiraillée entre la peur et l’indignation face à l’actualité. Châteaumeillant, cet endroit qui lui est si cher, là où elle s’est cachée pendant cinq ans durant la guerre, avait accordé lors des élections européennes, plus de 51% de ses votes à l’extrême droite. Ida Apeloig s’interroge alors, « Qu’est devenu l’esprit d’hospitalité et de solidarité humaniste de Châteaumeillant? La politique est en pleine tourmente, l’extrême droite domine, et le nouveau Front populaire inclut un parti qui ne parle que de Gaza, La France insoumise. », remarque-t-elle.

Née en 1937 à Paris, Ida a grandi au milieu des meubles créés par son père, Schmil, qui avait immigré de Pologne quelques années plus tôt avec sa jeune femme, Golda. Quatrième de sa génération à emprunter le métier d’ébéniste, ce jeune homme avait fui une Pologne ravagée par l’antisémitisme pour s’établir à Paris, tout comme les familles de l’écrivain Georges Perec, de l’activiste Pierre Goldman à l’idéologie d’extrême gauche, et de l’avocat Georges Kiejman.

La famille Rozenberg vit modestement à l’arrière d’un atelier situé rue du Faubourg-Saint-Antoine. « Je conserve précieusement les meubles de mon père. La senteur du brou de noix dont il faisait usage évoque ma jeunesse. Je m’en sers pour mes peintures », explique Ida. Depuis 1952, année de son mariage, elle a adopté le nom de son époux, Marcel Apeloig. « Nous nous sommes croisés pour la première fois au stand des YASC, un club sportif juif communiste, lors de la Fête de L’Huma en 1952 », se remémore Marcel Apeloig.
« Voilà ma ville préférée »
Au centre de nombreux objets installés dans le comptoir marqueté par son père, un bronze est placé sur une boîte. « C’est la médaille du citoyen honoraire de Châteaumeillant. J’en suis extrêmement fière, c’est ma ville préférée », déclare Ida Apeloig avant de remonter le fil de ses liens avec cette petite ville, abritant mille sept cents âmes, située au sud de Bourges.
« Au départ de la guerre en 1939, nous avons quitté Paris pour nous réfugier dans ce village accueillant ses premiers juifs. J’ai retrouvé les listes dressées par la préfecture : au total, 144 juifs y ont résidé pendant la guerre. Seulement quatre ont été arrêtés et déportés, tous les autres ont été sauvés grâce à un impressionnant réseau de solidarité et de bravoure de la part des villageois », poursuit cette femme de 86 ans. Elle déroule devant elle les documents qu’elle rassemble, recherche et consigne dans une dizaine de dossiers depuis deux décennies, consacrées à remercier ce village et à partager cette histoire.
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