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28 juin 2024 14 h 06 min

Meloni: Isolement persistant au Conseil européen

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Lors du vote sur la réélection d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission, qui a eu lieu le soir du 27 juin lors d’un rassemblement des leaders de l’Etat et du gouvernement européens à Bruxelles, Giorgia Meloni a finalement choisi de s’abstenir. La veille, Rome avait indiqué que la présidente du conseil italien n’avait pas encore pris de position définitive. C’était lorsqu’elle tenait un discours critique envers l’Union européenne (UE) à la Chambre des députés, le mercredi précédent.

Dans son discours, Meloni avait critiqué l’UE en la qualifiant de « monstre bureaucratique intrusif » ayant des « choix idéologiques » et des tendances « autocratiques et technocratiques ». Ces propos reflètent les attitudes eurosceptiques qu’elle avait l’habitude d’adopter lorsqu’elle était dans l’opposition. Ces propos contrastent avec l’approche polie qu’elle a adoptée envers les institutions européennes depuis le début de son mandat en octobre 2022.

Meloni était mécontente d’avoir été exclue des discussions concernant les « top jobs », à la suite desquelles Ursula von der Leyen, la chrétienne-démocrate, a été nommée à la présidence de la Commission, Antonio Costa, le socialiste, à celle du Conseil européen et Kaja Kallas, la libérale, à la tête de la diplomatie européenne.

Traitant de l’intrigue politique, l’affaire a été résolue entre les chefs d’Etat et de gouvernement du Parti populaire européen (PPE), des sociaux-démocrates (S&D) et des libéraux de Renew. Ce sont les trois groupes politiques qui disposent d’un nombre suffisant de députés européens pour former une majorité au Parlement européen et adopter les projets législatifs de la Commission.

En fin de compte, le PPE est entré dans une phase de surenchère.

Dans cette période, ils ont donc occupent les postes principaux au sein des organisations communautaires. L’Elysée explique que : Le constat politique post-élections européennes est que la coalition PPE, S&D et Renew est reconduite, à laquelle [Fratelli d’Italia, le parti post-fasciste de Giorgia Meloni] ne fait pas partie.
On pensait que le débat serait résolu le 17 juin, quand les dirigeants européens se sont renncontrés à Bruxelles pour une première rencontre sur le sujet, du moins c’est ce qu’on imaginait à Paris, Berlin ou La Haye. L’aprobation devrait avoir été confirmée lors du dîner des Vingt-Sept, permettant à tous de donner leur opinion et de donner ainsi une perception plus collective des decisions qui allaient devenir ferme. « C’est à ce moment-là qu’on devait s’occuper de Meloni, la réintégrer dans le jeu », révèle un diplomate européen.
Cependant, le PPE a décidé, inopinément, de faire augmenter les enjeux, demandant plus que la présidence de la Commission. En conséquence, pendant que Charles Michel, le président du Conseil, Giorgia Meloni, Viktor Orban et quelques autres attendaient à table leurs hôtes, pendant plus de deux longues heures, les dirigeants du PPE, S&D et Renew recommençaient à négocier. La présidente du Conseil italien, qui cherche à démontrer à ses citoyens son poids dans les négociations européennes, a perçu cet episod comme un affront et l’a annoncé plus tard ce même soir.
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