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27 juin 2024 21 h 07 min

« T Coronae Borealis, l’étoile à exploser »

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Le modeste champ d’étoiles de la constellation de la Couronne Boréale est facilement identifiable par son aspect en forme de demi-cercle. Cela rappelle la couronne de laurier qui était présente aux gagnants des jeux olympiques de l’Antiquité. Elle est située quelque part entre les deux étoiles lumineuses, Véga et Arcturus.

Il est vrai que la Couronne boréale n’est pas le plus célèbre des groupes d’étoiles. Cependant, l’une de ses étoiles, T Coronae Borealis (également appelée T CrB), attire l’attention de nombreux astronomes, aussi bien amateurs que professionnels. Dans un avenir proche, cette étoile sera sous le feu des projecteurs en raison d’une explosion spectaculaire prévue. Bien que T CrB soit actuellement invisible à l’œil nu, elle brillerait bientôt dans le ciel, comme s’il s’agissait d’une étoile nouvelle. Ce phénomène est connu sous le terme latin de « nova ». Il est possible que T CrB brille autant que l’étoile Polaire. Cette apparition remarquable a déjà été observée à plusieurs reprises dans le passé. Contrairement à certaines étoiles qui explosent une seule fois, T de la Couronne boréale est un fusil à répétition.

Florentin Millour, astrophysicien à l’Observatoire de la Côte d’Azur, explique que le secret de ce fusil réside dans sa composition. Il est composé d’un couple d’étoiles en orbite autour de l’autre. Cependant, elles ne sont pas au même stade évolutif. L’une est une naine blanche, une étoile qui a déjà épuisé tout son carburant et dont il ne reste que le noyau. La seconde est une géante rouge, qui est dans la phase précédent la mort de l’étoile, mais qui possède encore un peu de carburant. Elle causera une immense boule de feu.

Le binôme semble être assez proche pour que la naine blanche déchire une partie de la substance de sa compagne. Cet élément, principalement de l’hydrogène, finit par s’accumuler à sa surface. « Elle s’accumule et, après un certain temps, la quantité d’hydrogène est suffisante pour déclencher une déflagration thermonucléaire, projetant une immense boule de feu dans l’espace et créant la nova », résume Florentin Millour.
L’explosion ne détruit ni la naine blanche, ni sa voisine, permettant au processus de se reproduire, d’où la référence à la «nova récurrente» pour des systèmes comme T CrB. Ce dernier s’illumine toutes les 80 ans. Deux des novae qu’il a créées ont été observées par la science moderne en 1866 et 1946. Dans un article paru en 2023, l’astronome américain Bradley Schaefer a retracé et analysé deux autres occurrences dans des documents anciens : l’une en 1787 dans un catalogue d’étoiles et l’autre en 1217 dans une chronique médiévale.
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