Suite à la suspension par le ministère de l’éducation nationale d’un Comité Social d’Administration (CSA) ministériel début juin, les membres ont finalement eu l’occasion d’examiner le projet de décret qui réforme la formation initiale des enseignants, le 27 juin. Selon le texte en question, dès 2025, les candidats pourront se présenter à l’examen suite à la fin de leur troisième année de licence (bac + 3), alors qu’ils devaient auparavant compléter un master 2 (bac + 5) avant de passer le concours. Le décret prévoit également la mise en place d’une formation spécifique de deux ans pour les candidats retenus.
Toutefois, le décret apporte un changement majeur concernant l’un des points contentieux majeurs de la proposition gouvernementale, c’est-à-dire le statut des candidats retenus dans le cadre du nouveau master. Contrairement à ce qui était stipulé dans la première version du texte, les candidats retenus jouiront désormais du statut de fonctionnaire, bénéficiant ainsi du salaire minimum et des droits sociaux correspondants dès la première année de leur master. Après une annonce initiale de 1 400 euros par le président de la République, Emmanuel Macron, le salaire en première année de master avait été réduit à 900 euros. Nicole Belloubet, la ministre de l’éducation, a néanmoins continué à plaider en interne pour un retour à la promesse initiale.
L’ensemble des syndicats avait initialement désapprouvé cette « structure réglementaire mixte », considérée comme une véritable « ligne à ne pas franchir ». Plusieurs ont même menacé de la contester devant le Conseil d’Etat. Cependant, Rue de Grenelle a revu sa position, et le décret final accorde bel et bien aux laureates le statut d' »élève fonctionnaire » dès le master 1, leur assurant un salaire de 1 400 euros nets par mois dès la première année. Ensuite, en master 2, ils deviennent des fonctionnaires stagiaires, payés 1 800 euros mensuellement, avec la responsabilité d’un mi-temps au sein d’un établissement. Après leurs deux années de formation, ces étudiants auront une obligation de service public.
Cet amendement a été accueilli avec satisfaction par les syndicats, qui y voient une avancée significative. Néanmoins, certaines controverses subsistent encore concernant : la dispense des deux années de formation pour les candidats en reconversion ou détenteurs d’un master, le manque de clarté sur le contenu de la formation future, l’insuffisance des attentes pour les examens de concours.
Le texte final de la réforme confirme une structure que l’on apercevait déja depuis quelques mois, y compris la possibilité pour les futurs professeurs des écoles d’obtenir une licence spécifique, ce qui les exempterait de l’exigence de réussir les examens écrits du concours et du besoin d’obtenir un master spécifique pour obtenir leur titularisation.
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