La « dieudonnisation » de la gauche radicale n’est pas surprenante, selon Alain Finkielkraut. Il a exprimé cette opinion le 8 juin dans l’émission « Répliques » qu’il anime sur France Culture depuis 1985. Il a également déploré le fait qu’une partie des journalistes et des employés de Radio France soient également « dieudonnisés ». Ses invités, Philippe Val, ancien directeur de France Inter et de Charlie Hebdo et actuellement chroniqueur sur Europe 1, et Laurent Gerra, humoriste sur RTL ont acquiescé. Les trois hommes ont convenu que les soutiens internes à l’humoriste Guillaume Meurice, aujourd’hui licencié pour ses blagues polémiques, étaient non seulement de la gauche radicale, mais aussi comparables à Dieudonné M’Bala M’Bala, l’humoriste condamné pour antisémitisme, propos négationnistes, diffamation, incitation à la haine raciale, injures racistes, apologie du terrorisme, etc. Malgré la controverse, personne à Radio France n’a réagi initialement à ces commentaires. Un employé a exprimé qu’il se sentait « insulté » et que personne n’écoute plus Finkielkraut depuis longtemps. Cependant, le 18 juin, France Inter a envisagé d’inviter le philosophe à son émission matinale. Finkielkraut a récemment déclaré dans le magazine Le Point qu’il pourrait être forcé de voter pour le Rassemblement national pour contrer l’antisémitisme supposé de La France insoumise s’il n’y a pas d’alternative.
« Elucider le fonctionnement de Radio France »
« L’objectif initial était d’inviter un intellectuel conservateur qui avait exprimé son possible soutien au Rassemblement national, » expliquent les dirigeants de France Inter. Cependant, face au tollé qui se propage parmi les rédacteurs découvrant l’information contenue dans l’émission « Répliques », et face à la nécessité évidente de le questionner sur ce moment controversé, l’invitation est repoussée à une date non précisée. « Ce sont les incertitudes habituelles d’un planning de programmation. Il n’y a aucun empêchement à convier Alain Finkielkraut une autre fois, » ajoute-t-on à la station.
Quelques jours après, le lundi 24 juin, dans l’après-midi, entre 50 et 70 employés de France Inter se rassemblent dans le studio 421. Ils sont venus discuter avec la présidente Sibyle Veil, souhaitant avoir une explication claire sur la mission de Radio France suite au licenciement de Guillaume Meurice. Rapidement, la discussion se centre sur le cas d’Alain Finkielkraut. Si Guillaume Meurice a été renvoyé pour « déloyauté », pourquoi le même reproche n’est pas adressé au producteur de France Culture? Un des participants à la réunion explique que selon le code de déontologie, il est clairement établi que les employés « ne doivent pas se livrer à des actes de violence, ni proférer d’insultes ou d’injures dans les locaux de la société ou lors de l’exercice de leurs responsabilités professionnelles ».
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