En prévision des élections législatives britanniques qui se tiendront le 4 juillet, un dernier débat télévisé a eu lieu le 26 juin entre le Premier ministre Rishi Sunak et le leader de l’opposition travailliste Keir Starmer. Comme le scrutin se profile, les sondages actuels indiquent que le Parti travailliste est sur la voie du succès écrasant, tandis que les conservateurs ont eu du mal durant une campagne difficile remplie de controverses et maintenant liée à un scandale de paris frauduleux.
Au cours du débat, la tension entre les deux leaders est restée palpable. Starmer, répondant à une question d’une femme du public sur le déficit de confiance entre les électeurs et leurs représentants, a critiqué sévèrement le parcours des conservateurs. Il s’en est pris particulièrement à Sunak, le rappelant de son amende pour avoir enfreint les règles de confinement pendant la pandémie de Covid-19.
L’opposant travailliste a affirmé que la politique s’était orientée vers l’auto-satisfaction des députés au détriment du public. De plus, il a promis de réorienter la politique dans le sens de la bénéfice au public.
De son côté, Sunak a souligné l’importance de l’intégrité en politique et a accusé Starmer de ne pas être transparent sur ses plans de hausse des impôts, une critique récurrente de la campagne des conservateurs contre le Parti travailliste. La question de l’immigration a également donné lieu à un débat animé.
Le débat a surtout porté sur la question de l’immigration illégale. Le chef du gouvernement a soutenu son plan d’expulsion des migrants sans papiers vers le Rwanda et a sévèrement critiqué le flou du programme de Keir Starmer. « Quelle serait votre réponse à ce fléau ? « , a-t-il questionné, laissant le leader du parti travailliste mal-à-l’aise, qui s’est contenté de déclarer qu’il voulait se concentrer sur le démantèlement des réseaux de passeurs et optimiser le traitement des demandes d’asile pour renvoyer plus vite ceux qui n’auraient pas leur place en Grande-Bretagne.
En approche des élections, Keir Starmer, 61 ans, devait éviter tout faux-pas. Il a maintenu une ligne prudente depuis plusieurs mois, axée sur le sérieux budgétaire et le changement mais qui aurait pu laisser certains votants insatisfaits. Bien qu’il ait souvent semblé sur la défensive, cet ex-avocat a mis en relief son expérience passée de directeur du bureau du procureur pour l’Angleterre et le Pays de Galles comme preuve de sa rigueur et de son approche prudente pour résoudre les problèmes nationaux tels que l’économie, la santé ou les relations avec l’Union européenne.
Selon les sondages, les conservateurs ont une vingtaine de points d’avance. Rishi Sunak, figure de la politique Britannique depuis 20 mois et âgé de 44 ans, lors de sa dernière grande opportunité de redresser sa campagne, attaque les travaillistes sur ce que les conservateurs perçoivent comme l’un de leurs principaux points faibles : leur futur plan fiscal. « Avec les conservateurs, vous pouvez bénéficier d’allègements fiscaux ou payer des milliers de livres supplémentaires d’impôts avec le parti travailliste », a-t-il insisté. « Ne vous soumettez pas » au Labour, a-t-il répété à maintes reprises.
Il est néanmoins incertain que les attaques du premier ministre soient assez suffisantes, dirigeant un parti divisé et traînant environ vingt points derrière dans les sondages, pour faire pencher la balance, et particulièrement pour effacer ses fautes de campagne, dont le scandale de son voyage annulé en France pour les commémorations du 80ème anniversaire du débarquement des alliés en Normandie.
Les Tories sont également en danger à leur droite par le parti anti-immigration Reform UK, dirigé par le bruyant Nigel Farage, qui est juste derrière les conservateurs dans les sondages. Ils sont par ailleurs empêtrés dans un scandale de paris illégaux depuis une semaine, l’autorité régulatrice du secteur enquête pour savoir si des membres du parti ont utilisé des informations confidentielles pour parier sur la date des élections législatives annoncée en mai.
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