Un satellite américain récent a été lancé depuis la Floride le mardi 25 juin. Il est prévu que ce satellite améliore grandement les prévisions des tempêtes solaires, des phénomènes pouvant causer des perturbations dans les systèmes électriques et de communication terrestres. Ce satellite, pesant près de 3 tonnes, sera également utile pour surveiller les incendies et les cyclones, jusqu’aux années 2030.
Le Falcon Heavy de SpaceX, portant la précieuse cargaison, a décollé depuis Cap Canaveral. C’était le dixième lancement de ce puissant vaisseau spatial qui devrait larguer son chargement dans l’espace environ quatre heures trente après le lancement.
Le satellite, baptisé GOES-U, est le dernier d’une série de quatre satellites provenant d’une collaboration entre l’Administration nationale de l’aéronautique et de l’espace (NASA) et l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). « Ils sont un moyen essentiel de protéger les États-Unis et le milliard de personnes vivant et travaillant en Amérique, » a déclaré Pam Sullivan de la NOAA lors d’une conférence de presse.
Les États-Unis pourront ainsi améliorer leur capacité à prévoir les perturbations solaires. GOES-U est le premier parmi les quatre satellites à avoir un coronographe nommé CCOR-1. Un coronographe bloque le disque du soleil, permettant l’observation de la couronne solaire. C’est de cette couche externe que se propagent de grosses éruptions solaires, les « éjections de masse coronale », qui peuvent projeter des milliards de tonnes de matières à des millions de kilomètres par heure vers la Terre », a déclaré Elsayed Talaat, responsable des observations météorologiques spatiales à la NOAA.
Les interférences sur les infrastructures énergétiques, satellites, systèmes de navigation aérienne ou GPS peuvent être causées par certaines substances. La connaissance du moment où une éjection se produit donne une fenêtre de préparation de un à quatre jours. Au début du mois de mai, une perturbation géomagnétique de niveau 5, le niveau le plus élevé, a atteint la Terre, un événement qui ne s’était pas produit depuis vingt ans. Cette perturbation a déclenché des aurores boréales spectaculaires à travers le monde.
Avec l’usage du nouveau coronographe, cet événement aurait pu être mieux défini dès le début, selon Elsayed Talaat en termes de vitesse et de direction. Bien qu’aucune perturbation significative n’ait été observée, des dysfonctionnements de GPS ont empêché certains agriculteurs de planter leurs récoltes. C’est la première fois que les États-Unis pourront observer presque sans interruption la couronne solaire, créant l’équivalent d’une éclipse toutes les demi-heures.
GOES-U sera mis en service après quelques mois de tests. C’est une avancée significative par rapport aux capacités actuelles. Actuellement, des observations similaires sont reçues avec un délai allant jusqu’à huit heures. Ces observations sont effectuées par un satellite lancé en 1995 qui devrait cesser de fonctionner dans deux ans. Le nouvel instrument changera la donne et ouvrira un nouveau chapitre dans les observations de la météorologie spatiale, selon Elsayed Talaat.
Ces informations sont essentielles pour protéger notre économie, notre sécurité individuelle et nationale, sur Terre et dans l’espace. Même si le Soleil n’est pas plus actif que pour les générations précédentes, notre société a changé et nous sommes plus exposés que jamais à ses changements d’humeur, selon Elsayed Talaat.
Différent d’un coronographe terrestre, lorsque déployé dans l’espace, le temps d’observation n’est pas restreint par des éléments comme les nuages. GOES-U sera ancré à une orbite géostationnaire, à une distance d’environ 35 000 kilomètres de la Terre et sera fonctionnel suite à quelques mois d’essais. Son arrivée est opportune, car nous sommes actuellement dans une période de pic d’activité solaire, un phénomène qui se reproduit tous les onze ans.