Alors que la majeure partie du nord-ouest de l’Etat de Rakhine, à la lisière du Bangladesh, est désormais sous le contrôle de l’Armée de l’Arakan, un groupe révolutionnaire luttant contre la junte militaire birmane, les craintes perdurent quant aux persécutions et violences subies par les Rohingyas, une minorité musulmane dénigrée et apatride de Birmanie. Les deux camps ont été accusés de leur faire subir des abus. La prise de la très populaire ville côtière de Thandwe a eu lieu le 25 juin.
Partout dans le pays, l’armée birmane perd du terrain face à une alliance de groupes ethniques et de forces de résistance qui ont lancé une offensive depuis fin 2023, suite au coup d’Etat de 2021. L’Armée de l’Arakan fait partie de cette coalition. Cependant, il est allégué que l’armée birmane a enrôlé des Rohingyas pour lutter contre l’Armée de l’Arakan. En représailles, ce groupe, dont l’objectif est de créer un état arakanais autonome voire indépendant, aurait ciblé les communautés Rohingya dans les zones qu’elle contrôle.
En 2016 et 2017, 9 000 Rohingyas, selon les informations de Médecins Sans Frontières, ont été massacrés dans le nord-ouest de l’Etat de Rakhine par l’armée birmane, et 75000 d’entre eux se sont réfugiés au Bangladesh voisin, survivant dans les camps précaires de Cox’s Bazar. Les 650 000 Rohingyas restés en Birmanie continuent de subir des brimades et des restrictions de la part des autorités birmanes.
La bataille principale dans l’Etat de Rakhine est maintenant centrée sur le township de Maungdaw, la base a été prise par l’Armée de l’Arakan après une série d’offensives contre l’armée birmane au cours des deux dernières semaines. La ville frontalière avec le Bangladesh est proche de la chute, toutefois, des sections de l’armée régulière restent dans certaines zones. Le 16 juin, l’Armée de l’Arakan a averti sur sa chaîne Telegram que les batailles dans les zones urbaines seront féroces et a demandé aux habitants de quitter la zone. Un grand nombre de ces personnes sont des Rohingya locaux ou des réfugiés des combats environnants.
Lors d’une session du Conseil des droits humains à Genève le 18 juin, Volker Türk, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a exprimé son inquiétude face à la situation à Maungdaw. Il a craint que nous soyons sur le point de voir une fois encore des déplacements, des destructions et des abus, mentionnant le cas d’un autre township de l’Etat de Rakhine, Buthidaung, où la majorité des habitants sont Rohingya et qui a été pris par l’Armée d’Arakan en mai.
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