Transparency International, une ONG anti-corruption, ainsi que le site d’investigation Atlatszo ont dévoilé, le mardi 25 juin, être sous le radar du Bureau de Protection de la Souveraineté hongroise. Cette entité récemment créée par le Premier ministre Viktor Orban vise à contrecarrer les « influences étrangères ».
D’après Transparency International, l’organisation a reçu « une notification officielle » de cette autorité concernant une « enquête en profondeur », qu’elle juge injustifiée. L’ONG est reprochée pour ses activités financées par des subventions étrangères, supposément influçant les décisions des électeurs. Transparency International a 30 jours pour répondre à 62 questions. L’ONG perçoit cela comme une attaque ciblée, étant donné qu’elle pointe régulièrement du doigt la corruption en Hongrie.
D’après Transparency, l’objectif du bureau instauré par le gouvernement hongrois serait d’intimider citoyens et organisations civiles critiques du gouvernement sous prétexte de protéger la souveraineté nationale.
Atlatszo, un média réputé pour ses investigations sur la corruption, a reçu 11 questions. Il avait précédemment exprimé des inquiétudes concernant des mesures affectant la souveraineté, susceptibles de restreindre sévèrement la liberté de la presse et de rendre complexe, voire impossible, le travail de la presse indépendante.
Depuis son opérationnalisation en février, le Bureau de Protection de la Souveraineté soulève des inquiétudes aux Etats-Unis et dans l’UE, ces derniers ayant amorcé une procédure d’infraction, inquiets de la réduction progressive du contre-pouvoir dans ce pays d’Europe centrale.
Le rôle officiel de l’organe est de mener des investigations sur des « agressions illégales » qui compromettent la sécurité nationale, y compris les activités d’entités financées depuis l’étranger. Le gouvernement hongrois attribue souvent à l’UE et à diverses institutions, en particulier celles américaines, la responsabilité de fournir des milliards d’euros à l’opposition afin d’orienter le vote des citoyens. Les démarches de ce corps peuvent aboutir à l’initiation de procédures judiciaires, avec même la possibilité d’infliger des peines de prison.
En avril, une investigation avait été entamée par l’agence contre Peter Magyar, un ancien haut fonctionnaire devenu le principal rival de Viktor Orban. La capacité illimitée de cette entité à requérir des informations sensibles et privées est critiquée par ses détracteurs, qui notent également l’impossibilité d’interjeter appel face à ses décisions.
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