Plusieurs organisations françaises et européennes ont collaboré pour mettre un terme à vingt ans d’impunité sur un site notoirement associé à la criminalité en ligne. Junalco, la juridiction française de lutte contre la criminalité organisée, en collaboration avec le commandement du ministère de l’Intérieur en matière de cybersécurité, l’office national de lutte contre la fraude, l’unité de la gendarmerie spécialisée dans les crimes cybernétiques, ainsi que l’agence de l’Union européenne pour la coopération judiciaire pénale, Eurojust, ont réussi à fermer le site internet coco.gg le mardi 25 juin.
À la place de sa page habituelle, le site affichait le logo de la gendarmerie nationale indiquant qu’il avait été clôturé par la direction générale des douanes et droits indirects et la gendarmerie nationale, sous l’autorité de la section Junalco du parquet de Paris.
Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur, salua cette opération sur X (anciennement Twitter), révélant que les dirigeants de cette plateforme criminelle avaient été arrêtés.
Le site Coco, créé en 2003, était une plateforme de discussion en ligne dont les messages n’étaient pas modérés. De nombreuses salles de chats étaient organisées par sujet, certaines discutant de sujets légers comme les loisirs ou la politique, mais d’autres devenaient des pôles de contenus sexuels ou illicites, avec des images et vidéos pédophiles, la prostitution des mineurs et le trafic de drogue. La structure du site, où une simple pseudo-anonymat était suffisant pour s’inscrire et qui n’enregistrait pas les messages échangés, facilitait ces actes illicites.
En 2019, un individu de Brest (Finistère) a été jugé pour avoir partagé du contenu pornographique impliquant des mineurs via Coco. Dans la section « à son insu » de Coco, Dominique P., qui a été arrêté en 2020, avait suggéré à plusieurs hommes de venir chez lui pour violer sa femme sous somnifères. Au total, une cinquantaine d’individus sont impliqués dans cet affaire répugnante, qui a été dévoilée par Le Monde en juin 2023.
La plateforme Coco a également été la cause de plusieurs assauts, particulièrement envers la communauté homosexuelle, avec des rencontres promis qui étaient en réalité des traquenards. On a enregistré une demi douzaine de cas de ces violences. En 2022, trois individus ont été condamnés dans l’Oise pour avoir organisé une embuscade à partir de Coco, où ils ont séquestré, battu et extorqué de l’argent de plusieurs milliers d’euros à un homme.
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