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25 juin 2024 10 h 06 min

« Michael Jackson célébré à Krindjabo »

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RÉCIPIENT DE CÔTE D’IVOIRE
Décédé il y a quinze ans, Michael Jackson refait surface en Côte d’Ivoire… en quelque sorte. En effet, c’est l’imitateur de la méga star américaine, le Chinois Wang Yonghua, surnommé « Wang Jackson », qui a atterri à Abidjan le vendredi 21 juin. Après une rencontre le samedi avec Eugène Aka Aouélé, le président de la région Sud-Comoé, il suivra les pas du « roi de la pop » à Krindjabo, dans le département d’Aboisso, au sud-est du pays, où il est attendu mardi pour la commémoration du 15ème anniversaire de la disparition de Michael Jackson.

L’histoire d’amour du chanteur pop avec la Côte d’Ivoire remonte à 1992. Au zénith de sa carrière à l’époque, l’artiste cherchait à explorer ses racines africaines et a donc effectué un test ADN, qui a révélé ses origines dans le royaume de Sanwi, un centre d’esclavage et de déportation lors du commerce triangulaire, à proximité de la frontière actuelle du Ghana.

Par conséquent, en février de cette même année, il s’est rendu à Krindjabo, la capitale du royaume, où les dirigeants traditionnels l’ont reconnu comme l’héritier de la famille royale, lui accordant le titre de Prince Amalaman Anoh, en hommage au premier roi de Sanwi. La cérémonie a été largement couverte par les médias, procurant au petit royaume de Sanwi une notoriété internationale imprévue.

Une tombe symbolique et des funérailles sacrées ont été organisées pour commémorer le défunt.

De façon inattendue et éphémère, c’est en 2009, lors du décès de Michael Jackson, que la presse internationale s’est intéressée de nouveau au village de Krindjabo. Amon N’Douffou V, roi de Sanwi, a demandé le rapatriement du corps de la superstar pour l’inhumer dans sa patrie, suivant la tradition. Cependant, l’ambassade américaine a refusé et le village a dû se contenter d’organiser un enterrement symbolique pour « le fils de la nation ».

La gravité princière du défunt a été respectée et son lieu de repos reste un secret sacré. Les passionnés d’histoire en voyage, notamment les Afro-Américains qui visitent le royaume de Sanwi pour explorer les sites emblématiques de la traite des esclaves, sont privés de la possibilité de rendre hommage à l’ex « Roi de la Pop ».

Pour résoudre le problème de l’accès à la tombe, le pasteur Marcel Kouamenan, qui dirige la fondation caritative Jackson Legacy, projette d’ériger un mémorial à Krindjabo, orné d’une statue du chanteur de six mètres de haut. La pose de la première pierre est prévue pour le 25 juin, avec une délégation dirigée par Marcel Kouamenan et Wang Jackson, invité d’honneur du pasteur.

« L’équipe rendra hommage au roi de Sanwi », explique Olivier Kattie, porte-parole du souverain, « puis ils iront sous le krindja [l’arbre symbole situé au centre du village]. La même cérémonie que celle de 1992, lors de la visite de Michael Jackson à Krindjabo, sera renouvelée en son honneur. Le sosie sera vêtu des mêmes costumes princiers que ceux de Michael Jackson, puis sera intronisé de la même manière que le chanteur l’avait été. »