Le Crocus City Hall de Moscou a de nouveau été touché par un acte terroriste d’envergure le dimanche 23 juin, trois mois seulement après le massacre du 22 mars qui a fait 145 victimes. Cette fois-ci, un certain nombre d’églises et de synagogues ont été prises pour cibles dans le Daghestan, une République du Caucase russe qui compte environ 3 millions d’habitants et est majoritairement musulmane. Le Daghestan a récemment été le théâtre de campagnes antisémites.
Plus de quinze officiers de police ont perdu la vie lors de ces offensives extrêmement violentes, selon les rapports officiels du lundi matin. Le gouverneur régional a évoqué la mort de « plusieurs » civils, tandis que le Comité d’enquête confirme quatre victimes. Deux ont pu être identifiées : le gardien d’une église orthodoxe à Makhatchkala, la capitale de la région, et un prêtre qui officiait à l’église de l’Intercession de la Vierge à Derbent, une ville du sud de la région connue pour sa coexistence pacifique entre les trois principales religions monothéistes.
Selon des témoignages initiaux, le père Nikolaï, 66 ans, s’apprêtant à célébrer la fête de la Sainte Trinité, équivalent orthodoxe de la Pentecôte, a été sauvagement tué à l’arme blanche. Au service de l’église de Derbent depuis quarante ans, il entretenait de bonnes relations avec la communauté musulmane et refusait les conversions provenant de celle-ci, comme l’a rapporté le journaliste Vladimir Sevrinovski, expert de la région.
Il ne fait aucun doute sur le fait que l’attaque qui n’a pas encore été revendiquée lundi matin a été coordonnée. Des tirs ont été entendus simultanément dans les deux villes de Makhatchkala et Derbent vers 18h, heure locale. À Derbent, les assaillants ont d’abord ciblé l’église, où une première fusillade avec la police a commencé, avant de se diriger vers la synagogue historique du centre-ville. Un feu a éclaté dans la salle de prière adjacente avant de se propager au bâtiment principal. Des coups de feu ont résonné à travers la ville jusque tard dans la nuit.
À Makhatchkala, il semble que les assaillants aient d’abord tenté de s’en prendre à la synagogue. Des témoins ont filmé certaines scènes, montrant plusieurs assaillants, le visage à découvert, tirant avec des armes automatiques sur un poste de police situé près du bâtiment religieux, dans la rue Ermochkina. Deux de ces individus ont été identifiés comme les fils du leader du district de Sergokala, au centre du Daghestan. Un ancien champion de MMA, un sport de combat populaire dans la région, aurait également été reconnu.
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