Rokia Traoré, une célèbre chanteuse et guitariste malienne, a été mise en détention en Italie. Cette arrestation fait suite à une décision de justice belge concernant une affaire de non-présentation d’enfant en 2019, a annoncé le procureur de Bruxelles le dimanche 23 juin. Mme Traoré avait déjà fait face à la loi en mars 2020 à Paris, suite à un mandat d’arrêt européen, car une cour belge avait exigé qu’elle remette sa fille, désormais âgée de 9 ans, à son père belge, Jan Goossens. Elle avait ensuite été condamnée par contumace à deux ans d’emprisonnement en octobre pour cette affaire.
Rokia Traoré a été arrêtée vendredi à l’aéroport Fiumincino de Rome, d’où elle comptait se produire en concert en Italie, selon des rapports de la presse italienne. Un représentant de l’aéroport a confirmé à l’AFP que Mme Traoré avait été interpellée par la police des frontières. L’information n’a cependant pas été commentée par les autorités italiennes.
La chanteuse avait déjà fait l’objet d’une mesure restrictive lui interdisant de quitter la France, mais elle avait choisi de partir pour le Mali avec sa fille. L’avocat belge Sven Mary, qui représente le père de l’enfant, a indiqué que son client n’avait pas été en mesure de communiquer avec sa fille, qui réside actuellement au Mali, depuis plus de cinq ans.
Au cours des dernières années, Jan Goossens a constamment essayé de parvenir à un nouvel accord familial avec Rokia Traoré, reconnu par les tribunaux du Mali et de la Belgique, dans le but de mettre fin à ce terrible épreuve et d’assurer un futur pour leur enfant avec la présence de ses deux parents. C’est ce que M. Mary a déclaré. Toutefois, selon l’avocat, Rokia Traoré a catégoriquement rejeté toutes ces initiatives et tentatives de résolution.
Rokia Traoré, en plus de sa réussite dans le domaine de la musique, est réputée pour son soutien envers les réfugiés. En 2015, l’ONU l’a nommée ambassadrice pour les réfugiés.