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« Ifremer fatigué, missions essentielles océan sain »

L’océan, qui a presque 4 milliards d’années, est non seulement une source d’émerveillement, d’inspiration et de fascination, mais il est aussi vital pour la vie sur la Terre. Notre existence, en fait, est étroitement liée à la mer. Aujourd’hui, toutefois, l’océan est affligé et dépend de notre aide pour sa sérénité.

Le seul établissement français entièrement dédié à la recherche marine, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), célèbre cette année ses 40 ans. Malheureusement, l’Ifremer, malgré son importance croissante dans le contexte de l’intérêt croissant pour l’océan – grâce au One Ocean Summit 2022, à la Journée mondiale de la mer 2024, à l’Année de la mer 2024-2025, à la Conférence des Nations unies sur les océans à Nice en 2025 et à la Décennie des océans 2021-2030 – se trouve dans une situation délicate et connaît des difficultés.

Pendant quatre décennies, nous avons étudié l’océan, de la surface aux profondeurs des abysses et des côtes au large, grâce aux dix-sept navires de la flotte océanographique française et depuis nos vingt-quatre bureaux répartis en France et à l’étranger. Pendant ces quatre décennies, nous avons surveillé l’écosystème marin et travaillé pour une exploitation durable des ressources maritimes. Pendant tout ce temps, nous avons exploré les tréfonds marins et contribué au développement des énergies marines renouvelables et des technologies futures.

Ce parcours de quarante ans a été un effort collaboratif et interdisciplinaire.

Nous ressentons une grande fierté pour toutes les découvertes, petites et importantes, que nous avons réalisées tout au long de notre voyage. De la première immersion scientifique du sous-marin Nautile dans les tranchées de l’océan en 1985 à la localisation d’un volcan en train de se former à 3 500 mètres au large de Mayotte en 2019. Nous avons également identifié une microalgue toxique dangereuse pour les humains et développé des chaluts de pêche plus sélectifs en 1988. En 1997, nous avons découvert les agents responsables de la mortalité des crevettes en Nouvelle-Calédonie et des huîtres en France en 2010, et en 2012, nous avons élucidé le processus de formation de nacre de perle noire à Tahiti. Nous avons constamment mis à jour et adapté nos outils, notre compétence technologique, notre expertise et nos alliances.

Ces avancées sont le résultat d’un effort commun et interdisciplinaire qui est reconnu mondialement. Nous n’opérons pas en solitude et nos associations représentent un atout précieux pour nous. En quatre décennies, nous avons construit une culture unique en collaborant avec les chercheurs d’autres instituts, les acteurs industriels, les individus de diverses régions et les secteurs de la pêche et de la conchyliculture. Ces relations solides et diversifiées sont un ingrédient fondamental de notre ADN.

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