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24 juin 2024 0 h 11 min

« Bernard Preynat, ex-prêtre condamné, est mort »

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L’ancien prêtre, Bernard Preynat, responsable d’abus sexuels sur mineurs entre 1971 et 1991, avait reçu une sentence de cinq ans de détention. Sa condamnation avait secoué l’échelle hiérarchique catholique. Preynat, alors âgé de 79 ans, a été découvert sans vie le dimanche 23 juin chez lui à Saint-Etienne, comme le rapporte l’Agence France-Presse en se basant sur les déclarations du tribunal de Lyon. Preynat a été jugé coupable en 2020 pour des actes de pédophilie sur de jeunes scouts du diocèse de Lyon, ce qui a provoqué le scandale Barbarin.

L’ex-prêtre avait été libéré sous surveillance électronique il y a quelques semaines avant son décès. Son corps a été découvert sans signes de vie dans sa salle de bains. Une investigation autour des circonstances de sa mort a été lancée même si, selon les premières constatations, il ne semble pas y avoir de traces suspectes sur le corps qui sera néanmoins examiné par un médecin légiste dans les jours à venir, d’après un procureur en disponibilité confirmant une info de la chaîne BFM Lyon.

Les premières accusations contre Preynat ont été portées en 2015 par d’anciennes victimes de l’aumônier de Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône), abusées lorsqu’elles avaient entre 7 et 15 ans. Sa condamnation en 2020 a mis fin à une longue bataille judiciaire qui a mis sous les projecteurs l’Eglise de France et le cardinal Philippe Barbarin, son dirigeant le plus éminent. En 2019, M. Barbarin a été condamné pour avoir gardé le silence sur ces abus. Il a néanmoins été relaxé en appel mais a dû abandonner son poste d’archevêque de Lyon pour devenir aumônier en Bretagne. Face à ces vies « détruites », l’Eglise est restée silencieuse.

Au cours de son procès judiciaire, Mr. Preynat a été accusé par le procureur Dominique Sauves d’avoir dévasté des vies en se relayant sur le silence des proches et de l’église pour intensifier ses abus. Un des avocats des accusateurs a évalué le nombre d’agressions entre 3000 et 4000. Nombre vont n’ont pas pu déposer plainte à cause de la prescription.
L’église de Lyon a continué à le soutenir jusqu’à l’automne 2015 même si ses actions étaient déjà connues depuis longtemps. Le Père Preynat a demandé pardon aux neuf victimes témoins de son procès. Il a finalement perdu son statut de prêtre en 2019 suite à son procès religieux, la sanction la plus sévère que peut infliger le droit canonique. Cela a été perçu comme un faux pas de l’église concernant ce scandale qui a affecté le cardinal Philippe Barbarin, primate des Gaules.
L’Affaire du Père Preynat a incité la création du film de François Ozon intitulé « Grâce à Dieu » en 2019 grâce au combat de Silence Libérés, une association de victimes.
D’après un rapport de la Commission Sauvé en octobre 2021, on estime à 330 000 le nombre de mineurs qui ont été victimes d’abus sexuels depuis 1950 de la part de membres du clergé, de religieux ou de personnes associées à l’église.