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23 juin 2024 5 h 11 min

« Mille morts à La Mecque: Sanctions égyptiennes »

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Suite à la mort tragique de plusieurs pèlerins lors d’une vague de chaleur intense lors du pèlerinage vers La Mecque, les autorités égyptiennes ont pris des mesures drastiques contre les compagnies touristiques qui ont organisé ces voyages illégaux. Seize de ces entreprises ont vu leurs licences révoquées et leurs responsables ont été traduits en justice pour « fraude ». Cette décision a été annoncée samedi 22 juin par le cabinet du premier ministre Moustafa Madbouli.

Il est rapporté que plus de la moitié des victimes, qui ont succombé aux températures supérieures à 50°C lors du pèlerinage du Hadj entre le 14 et le 19 juin, n’étaient pas en possession des autorisations nécessaires pour effectuer ce voyage. Parmi plus de 1,8 million de musulmans, provenant d’une vingtaine de pays, qui se sont rassemblés à La Mecque, plus de 1 100 pèlerins sont morts à cause de cette canicule. Selon des chiffres rapportés par l’Agence France-Presse (AFP), basés sur des déclarations officielles et des informations fournies par des diplomates, plus de la moitié des victimes étaient égyptiennes.

Chaque année, des dizaines de milliers de fidèles tentent d’accomplir le pèlerinage sans permis approprié. Ces permis payants, attribués sur une base de quota, donnent accès à des installations climatisées parmi d’autres services. Plus de 300 000 pèlerins non enregistrés ont été refoulés cette année.

En juin dernier, l’Arabie Saoudite a déclaré avoir renvoyé plus de 300 000 pèlerins non officiels de la Mecque, dont près de 154 000 visiteurs étrangers entrés avec des visas touristiques, sans passer par les voies officielles. Toutefois, il semble qu’un grand nombre d’individus sans agrément aient réussi à assister à divers rituels au cours de plusieurs jours, malgré des conditions difficiles.

La délivrance des permis pour participer à l’évènement annuel se fait selon un système de quota par pays. Cependant, les coûts élevés peuvent inciter les participants à choisir un itinéraire non-officiel, qui est moins coûteux de plusieurs milliers de dollars.

Un haut fonctionnaire saoudien a défendu la manière dont le royaume a géré l’évènement annuel qui s’est achevé officiellement mercredi. Il a fait valoir que l’Etat n’avait pas échoué, mais que des erreurs d’évaluation de la part des individus ont conduit à une sous-estimation des risques. Il a ajouté que cela s’était produit dans un contexte de conditions météorologiques sévères et de températures extrêmes.

Selon ce responsable, le nombre de pèlerins non enregistrés pourrait atteindre environ 400 000. Il a également déclaré, en gardant l’anonymat, que la majorité de ces pèlerins était de la même nationalité. Il faisait probablement référence à l’Egypte. En effet, des diplomates arabes ont révélé plus tôt dans la semaine que 658 Egyptiens étaient décédés, dont 630 pèlerins non officiels.

« C’est un fait que la Mecque a connu une augmentation de température d’environ 2°C, ce qui dépasse largement la moyenne globale. Une étude publiée en 2019 par des chercheurs américains dans la revue Geophysical Review Letters avertissait que les bouleversements climatiques pourraient mettre les pèlerins en « danger extrême » à l’avenir, spécialement lorsque le pèlerinage du hadj se déroulera lors des mois les plus torrides de l’été.

Notons que le hadj est l’un des cinq piliers fondamentaux de la religion islamique, et tout fidèle qui a les moyens doit accomplir ce pèlerinage au moins une fois dans son existence. »