En exprimant son « émotion intense », Jacques Kossowski, le maire de Courbevoie, s’est adressé au public vendredi matin 21 juin, sur les marches de la mairie. Malgré la pluie, plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées. Il a partagé sa révolte face à l’incident tragique et antisémite qui a bouleversé cette commune des Hauts-de-Seine et « bien plus encore » le week-end précédent. Une jeune fille juive de 12 ans a été agressée, insultée et menacée par trois mineurs de 12 et 13 ans dans le quartier de Gambetta, dans un bâtiment abandonné près de la place Henri-Regnault, qui borde les tours de la Défense.
« Je suis conscient de la peur qui domine au sein de la communauté juive, et du fait qu’elle se sente menacée en termes de sécurité », a déclaré le maire face à l’assemble silencieuse, mettant en relief le « courage remarquable » de la victime qui, malgré les menaces de représailles de ses assaillants, a eu l’audace de parler. « Courbevoie est toujours une ville paisible. Je n’aurais jamais imaginé que cela puisse se produire ici. Ceux qui ont commis cet acte sont des monstres. Ils sont des monstres, qu’ils soient ou non de Courbevoie. » Deux garçons de 13 ans ont été placés en détention provisoire notamment pour viol en réunion, menaces de mort, injures et violences à caractère antisémite. Un troisième, âgé de 12 ans, a été mis en examen pour les mêmes charges et a été soumis à une mesure éducative provisoire.
Selon M. Kossowski, la confusion s’est propagée durant la campagne électorale européenne, une observation partagée entre le président du Consistoire central, Elie Korchia, la porte-parole officielle, Prisca Thevenot, et la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse. En prévision des prochaines élections, ces dirigeants appellent à penser à la jeune génération qui leur est confiée.
« Nous avons tous échoué »
Au sein de l’assemblée républicaine organisée en soutien à la victime, deux candidates du Nouveau Front populaire des 3e et 6e circonscriptions des Hauts-de-Seine, Isabelle Dahan, socialiste (représentant Bois-Colombes, Courbevoie, La Garenne-Colombes) et Sihame Muscianisi, « insoumise » (représentant Courbevoie, Neuilly-sur-Seine, Puteaux) étaient présentes. Isabelle Dahan a reconnu la colère de la communauté juive soulevée contre LFI (La France insoumise), exprimant son regret que des comportements individuels répréhensibles soient généralisés.
Dahan admet que les situations peuvent parfois être légèrement compliquées sur le terrain. « Quand les citoyens m’interrogent sur cette tragédie, je refuse de soutenir un programme qui ne considère pas la lutte contre l’antisémitisme et le racisme comme une priorité », a-t-elle affirmé. L’un des échecs majeurs de la société réside dans le fait que de si jeunes enfants aient pu commettre un crime aussi terrible.
Les informations restantes de cet article sont accessibles uniquement aux abonnés.