Dans la chronique hebdomadaire, diverse désillusions sont mises en lumière. On note la déception des jeunes souvent malgré eux introduits dans le système des lycées professionnels, actuellement en proie à une crise d’identité grave. Les frustrations des scientifiques de l’espace face à l’augmentation sans précédent des fausses informations propagées par les théoriciens du complot sont également évoquées. Enfin, il y a la désenchantement de Michel Foucault concernant l’état du monde, qu’il a continuellement critiqué tout au long de sa vie trépidante, une vie qui s’est terminée il y a maintenant quarante ans.
Les déceptions d’étudiants en lycée professionnel
Alexandre Hilaire est revenu à son ancien lycée professionnel, Marius-Bouvier à Tournon-sur-Rhône en Ardèche où il a étudié de 1997 à 2000. Dans son film, il capture avec soin le dilemme des jeunes bloqués entre les aspirations d’adolescents et la rigidité du système éducatif. À la périphérie de la ville, le jeune homme qu’il était alors dépeint un contexte qu’il n’arrive pas à saisir, entre les milieux professionnels et académiques. Son choix d’orientation vers le BEP électronique n’était pas voulu : il était attiré par la seconde générale avec une option cinéma. « Je suis indigné, mais je ne le manifeste pas », précise-t-il en voix off dans le film.
Aujourd’hui, la crise existentielle qui menace le lycée professionnel est au coeur des préoccupations. La « voie professionnelle » est de plus en plus réformée, avec une réduction progressive de l’enseignement général au bénéfice des formations en atelier et des stages en entreprise, plus récents.
Dans le film documentaire d’Alexandre Hilaire, « Nos vies adultes » (France, 2024, 51 min), disponible à la demande sur france.tv jusqu’au 30 juin, les images d’époque sont utilisées pour illustrer le parcours de l’auteur. Le réalisateur rencontre ses anciens camarades de lycée, maintenant adultes, et compare leurs expériences avec celles des élèves actuels qui sont dans une section électronique du même établissement. Parmi eux, nous faisons la connaissance de Valentin, un élève de quinze ans qui est arrivé là « par hasard » et qui ambitionne de faire carrière dans le domaine sportif. Il questionne les conseils reçus concernant son orientation, refusant qu’on lui dise qu’il n’a pas le niveau pour entreprendre des études en STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives).
Lors de ces retrouvailles émouvantes avec ses anciens amis, le réalisateur explore comment leur sentiment d’impuissance face à des décisions prises par d’autres pour eux ont laissé des marques indélébiles. À travers leurs histoires, on découvre que bien que la plupart d’entre eux sont satisfaits du chemin qu’ils ont pris, ils ressentent tout de même de la frustration face à ces choix imposés.
Le reste de l’article, soit 67.88%, est réservé aux abonnés. Il comporte entre autres une discussion sur Michel Foucault et ses contributions à la pensée populaire.
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