Lors d’une réunion au siège du Parlement européen à Bruxelles le jeudi 20 juin, Valérie Hayer, la leader du groupe libéral Renew Europe, a exprimé sa joie d’intégrer le parti belge ‘Les Engagés’ et l’eurodéputé Yvan Verougstraete au sein de son équipe. Hayer, qui avait dirigé la liste de la majorité présidentielle en France lors des élections européennes du 9 juin, a déclaré que le groupe Renew Europe allait s’agrandir et promettait d’accueillir d’autres membres.
Cependant, le plaisir n’a duré que peu de temps. Le lendemain, le 21 juin, le parti ANO, dirigé par l’ex-Premier ministre tchèque et eurosceptique Andrej Babis, a décidé de se retirer du groupe centriste, entraînant la perte de sept eurodéputés. Le parti tchèque a choisi une voie populiste incompatible avec nos valeurs et notre identité, a déclaré Hayer, qui a malgré tout essayé en vain de persuader le parti ANO de rester.
Suite à ce départ, Renew Europe est passé de la troisième à la quatrième place au Parlement basé à Strasbourg, justes après les chrétiens-démocrates du Parti populaire européen (PPE), les sociaux-démocrates (S&D) et les forces nationalistes conservatrices et réformistes européennes (ECR).
Le soir du 9 juin, Renew Europe, un groupe dominé par les élus Macronistes en tant que principale délégation, est parvenu de justesse à surpasser l’ECR, qui est principalement contrôlé par le parti post-fasciste italien Fratelli d’Italia, dirigé par Giorgia Meloni, la présidente du conseil italien. En dépit de la chute du nombre des représentants français et la diminution d’environ 20 % de leurs eurodéputés, les libéraux ont réussi à éviter le pire. Depuis, ils ont travaillé d’arrache-pied pour garder leur position et s’efforcent d’attirer de nouveaux élus sans mentionner l’exclusion possible du parti néerlandais VVD, allié à l’extrême droite aux Pays-Bas.
« Nous demeurons essentiels », affirme Emmanuel Macron. Pour celui-ci, qui voit son influence sur la scène européenne diminuer avec l’ascension du Rassemblement national (RN), l’enjeu est d’une importance majeure. La même chose vaut pour son homologue italienne, qui ambitionne d’avoir une influence déterminante sur les orientations politiques de l’Union européenne. Malgré l’incapacité actuelle de le faire pour l’extrême droite au Parlement européen – qui se répartit entre l’ECR, le groupe d’Identité et Démocratie (ID), auquel le RN est affilié, et des « non-inscrits » comme le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) ou le Fidesz hongrois -, les forces de Giorgia Meloni sont entrées en action pour surpasser Renew Europe, et elles y sont parvenues avec succès.
ECR, avec ses 83 eurodéputés, et Renew Europe, avec ses 74 élus, ne sont pas encore complètement stabilisés. D’autres mouvements pourraient survenir dans les jours à venir de part et d’autre. Cependant, personne n’anticipe que les libéraux puissent regagner leur statut de troisième acteur majeur.
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