L’Euro de football, le Tour de France et les Jeux Olympiques sont en pleine effervescence cette année. Cela soulève une question pertinente: la consommation de vin peut-elle coexister avec le mode de vie d’un athlète de haut niveau ? Selon les témoignages de médecins, entraîneurs et nutritionnistes que nous avons consultés, la réponse est négative. Y a-t-il des exceptions, même minimes, à cette règle ? Ils sont également formels, la réponse est toujours non.
Malgré cela, les idées reçues persistent et nombreux continuent de croire en certains bienfaits de l’alcool. Jean-Pierre de Mondenard, docteur spécialiste du sport, indique sur son blog dédié au dopage que plusieurs fausses vertus ont été attribuées à l’alcool, comme « il donne de l’énergie », « il réchauffe », « il étanche la soif », « il lutte contre le froid ». En réalité, l’alcool apporte peu de bénéfices et peut causer de nombreux problèmes, surtout en ce qui concerne les performances physiques. Parmi ces désavantages, le médecin cite la diminution de la force, la réduction de l’endurance, l’augmentation du temps de récupération, un risque accru de blessures et une tendance à favoriser le surpoids…
Le Dr Jacky Maillot travaille dans toutes les catégories reliées à la Fédération française de cyclisme, dont le cyclisme sur route, piste (endurance, vitesse), VTT, BMX, freestyle et autres. Il note que l’effort requis varie grandement d’un sport à l’autre. Cependant, chaque coureur a un objectif commun : éviter les blessures. Pour chaque athlète, le verdict est le même concernant l’alcool : c’est un puissant déshydratant et diurétique qui peut compromettre la performance d’un sportif de haut niveau qui doit rester bien hydraté. Un participant du Tour de France boit 10 à 12 litres d’eau chaque jour. Ainsi, en période de compétition, la consommation de vin et de bière est généralement prohibée. Les sportifs respectent une telle règle, car la non-conformité peut entraîner des sanctions.
Mathieu Jouys, diététicien auprès de la Fédération française d’athlétisme, partage cette perspective. Il affirme que consommer de l’alcool n’a aucun bénéfice, mis à part le plaisir qu’il procure. Pour lui, quelle que soit la discipline sportive, que ce soit le marathon ou le lancer de poids, où des régimes nutritionnels très distincts sont de mise, l’alcool peut s’avérer être l’obstacle qui provoque des blessures et met en péril les performances.
Chaque athlète d’élite le comprend bien, et son désir irrésistible de victoire est probablement le plus grand incitant à éviter l’alcool. Les conseillers et les coachs n’ont pas nécessairement besoin de le souligner ou même de surveiller leurs athlètes. « J’adopte une approche plus orientée vers le conseil et l’éducation, surtout que je ne suis pas constamment derrière eux pour surveiller ce qu’ils consomment quotidiennement, » révèle Eve Tiollier, docteur et nutritionniste qui collabore avec l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) et la Fédération française de rugby.
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