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22 juin 2024 12 h 11 min

« Guerre Ukraine: Morts après frappes russes »

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Cette diffusion en direct a été présentée par Pierre Bouvier, Romain Del Bello, Charlotte Herzog, Jean-Philippe Lefief, Marie Pouzadoux, Louise Vallée et Cécile Bouanchaud. Obtenez plus d’informations sur la guerre en Ukraine à travers notre travail consistant en articles, analyses et reportages.

Le « Monde » assure un éclairage complet sur la situation en proposant reportages spécialisés et décryptages en profondeur. Une conférence est prévue en Suisse afin de générer des idées pour un futur processus de paix en Ukraine.

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Les pays du G7 se sont entendus pour renforcer leur soutien à l’Ukraine en exploitant les avoirs russes gelés. Vadym Tcherni, un officier ukrainien, soulève la nécessité d’envoyer plus de soldats pour maintenir le front.

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Les lettres écrites par Olga et Sasha reflètent un sentiment triste d’auto-dépendance de l’Ukraine.

Nous répondons à vos questions les plus courantes. Comment est-ce que Moscou et Kiev utilisent des drones ?

La guerre des drones entre la Russie et l’Ukraine s’est intensifiée ces derniers mois. Un rapport publié en mai 2023 par un think tank britannique spécialisé en défense révèle que l’Ukraine perd environ 10 000 drones par mois sur le champ de bataille, soit plus de 300 par jour. En comparaison, l’armée française compte un peu plus de 3 000 drones dans son arsenal.

Les Ukrainiens et les Russes utilisent principalement des microdrones civils bon marché, produites en grande quantité. Ces engins volants sans pilote (Unmanned Aerial Vehicle – UAV) ont pour mission principale d’observer les champs de combat et de diriger les forces terrestres ou les tirs d’artillerie. Certains sont improvisés pour transporter de petites charges explosives, qui sont ensuite larguées sur des tranchées ou des véhicules blindés.

Bien qu’ils soient moins courants, les drones kamikazes jouent également un rôle significatif. Équipés d’explosifs, ces UAV sont déployés au-dessus de la ligne de front sans objectif prédéfini. Moscou utilise le drone russe Lancet-3 et le Shahed-136, fabriqué en Iran. Ne disposant pas d’une flotte navale suffisante, l’Ukraine réplique en utilisant des véhicules maritimes non habités, des kayaks guidées à distance, chargés de 450 kg de TNT.

En reconnaissant l’importance des drones dans leurs opérations, tant les ukrainiens que les russes se sont adaptés pour soutenir leurs forces sur le long terme, non seulement en faisant de grandes acquisitions de drones civils sur le marché, mais aussi en établissant leurs propres capacités de production interne. Bien que balbutiante au début de la guerre du Donbass il y a dix ans de cela, l’industrie nationale ukrainienne a depuis lors augmenté sa capacité. Fin août, le ministre ukrainien de la transformation digitale a annoncé qu’une reproduction du drone russe Lancet avait été développée et serait bientôt mise en service sous le nom de Peroun, le dieu slave de la foudre et du tonnerre.

En dépit des sanctions occidentales limitant son accès aux composants électroniques, la Russie aurait entamé la construction d’une usine de fabrication de drones-kamikazes iraniens, tels que les Shahed-136, dans la zone économique spéciale d’Alabuga, selon les agences américaines de renseignement. Cependant, obtenir des informations sur l’arsenal de missiles de l’armée russe reste une tâche ardue, voire impossible.

Les services de renseignement ukrainien s’expriment régulièrement sur ce sujet, bien que leurs estimations soient discutables. Andri Ioussov, représentant du Directoire général du renseignement du ministère de la Défense (GUR), a informé Liga.net que l’armée russe disposait de 2 300 missiles balistiques et de croisière avant le conflit et détenait plus de 900 début de cette année. Selon lui, l’arsenal de l’armée comprenait également environ dix mille missiles antiaériens S-300, d’une portée approximative de 120 kilomètres ainsi que d’un nombre significatif de S-400, une version plus récente avec une portée trois fois supérieure. En août, le deuxième du GUR, Vadym Skibitsky, avançait le chiffre de 585 missiles d’une portée supérieure à 500 kilomètres.

Quant aux capacités de production de missiles, elles seraient d’environ une centaine de missiles balistiques ou de croisière par mois, d’après plusieur experts. Le GUR, en octobre, évaluait cette production à 115 unités par mois.

Selon diverses sources iraniennes citées par l’agence Reuters, la Russie a, entre autres, acquis des missiles à courte portée en Iran et en Corée du Nord et poursuit ces acquisitions. Depuis janvier, date supposée d’un accord, environ 400 missiles iraniens de type Fateh-110, d’une portée de 300 à 700 kilomètres, auraient été livrés. Le nombre exact de missiles nord-coréens obtenus par la Russie reste inconnu, cependant, 24 ont été tirés en Ukraine entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024, affirme le procureur général Andriy Kostin. Il serait probablement question de missiles KN-23 et KN-24 d’une portée de 400 kilomètres, selon l’analyse des restes et traces.

Le sort des avions de combat F-16 ?

Suite à une requête de longue date du chef de l’État ukrainien, les États-Unis ont accepté en août 2023 de transférer des avions de combat F-16 à l’Ukraine. Bien qu’il y ait une flotte potentielle de plus de 300 F-16 dans neuf pays européens, dont la Belgique, le Danemark, la Grèce, les Pays-Bas et le Portugal, tous les pays qui en possèdent ne sont pas à même de les livrer immédiatement.

Volodymyr Zelensky a suggéré que le nombre de F-16 promis par les alliés occidentaux à Kiev serait de 42, mais cette information n’a pas été vérifiée. Le Danemark s’est engagé à en fournir 19. Les 6 premiers n’étaient censés être livrés qu’à la fin 2023, 8 autres arriveront en 2024 et 5 autres en 2025, selon la Première ministre danoise, Mette Frederiksen. Les Pays-Bas, qui ont également fait une promesse, possèdent 42 de ces avions, mais ils n’ont pas défini combien ils envisagent d’en livrer.

D’après le texte initial, on apprend que la formation des pilotes ukrainiens à la manœuvre des avions de combat américains est en cours, avec une prédiction de prouesse en milieu de combat prévue pour début ou été 2024 selon les estimations de l’OTAN et d’autres experts. Onze pays partenaires de l’Ukraine se sont portés volontaires pour financer cette formation.

Quant à l’appui militaire accordé à Kiev par ses alliés, la tendance générale est à la baisse, en particulier entre août 2023 et janvier 2024, selon un rapport de l’Institut Kiel datant de février 2024. Cette tendance à la baisse pourrait se prolonger suite à des hésitations du Sénat américain et de l’Union européenne à accorder de l’aide. Il est à noter que ce dernier rapport ne prend pas en compte deux paquets d’aides, puisqu’il alle jusqu’en janvier 2024.

Le même institut allemand révèle que le nombre de donateurs diminue mais se centralise autour d’un groupe de pays – les États-Unis, l’Allemagne et les pays d’Europe du Nord et de l’Est – qui offrent à la fois une aide financière robuste et des armements de pointe. En somme, depuis février 2022, les alliés de l’Ukraine ont promis au moins 276 milliards d’euros en aide – qu’elle soit militaire, financière ou humanitaire.

Lorsqu’on considère les chiffres absolus, les nations les plus prospères semblent être les plus disposées à donner. Les États-Unis sont, de loin, les plus grands bienfaiteurs, promettant plus de 75 milliards d’euros d’aide, dont 46,3 milliards sous forme d’aide militaire. Les pays de l’Union européenne ont dévoilé des promesses d’aide bilatérale (64,86 milliards d’euros) et d’aides collectives issues des fonds de l’Union européenne (93,25 milliards d’euros), aboutissant à un total de 158,1 milliards d’euros.

Cependant, si nous comparons ces dons au produit intérieur brut (PIB) de chaque pays donateur, le classement subit des modifications. Les États-Unis tombent à la vingtième place (avec seulement 0,32 % de leur PIB), loin derrière des pays limitrophes de l’Ukraine ou d’anciennes républiques soviétiques alliées. L’Estonie est à la première place avec 3,55 % de son PIB, suivie par le Danemark (2,41 %) et la Norvège (1,72 %). La Lituanie (1,54 %) et la Lettonie (1,15 %) terminent le top 5. Les trois pays baltes, qui partagent tous une frontière avec la Russie ou son alliée, la Biélorussie, figurent parmi les donateurs les plus généreux depuis le début du conflit.

Quant au pourcentage du PIB, la France se situe à la vingt-septième place, ayant promis 0,07 % de son PIB, juste après la Grèce (0,09 %). L’aide apportée par la France a continué à diminuer depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie : la France était vingt-quatrième en avril 2023 et treizième à l’été 2022.

Quelles sont les informations disponibles concernant les tensions à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne ?

La tension entre l’Ukraine et la Pologne a persisté depuis plusieurs mois, principalement en raison des différends liés à l’exportation de céréales ukrainiennes. Au cours du printemps 2022, la Commission européenne a établi des « corridors de solidarité » pour faciliter le transfert et la commercialisation de produits agricoles ukrainiens, exempt de droits de douane, vers l’Afrique et le Moyen Orient. Cependant, près de la moitié des céréales ukrainiennes passent via l’Union européenne (UE) depuis le début des tensions, rapporte la Fondation Farm, une organisation de réflexion sur les problématiques agricoles mondiales.

Ces céréales ukrainiennes ont un prix inférieur à celui du blé produit au sein de l’UE, en particulier dans les pays d’Europe Centrale. Les conséquences de cette situation perturbent le marché local et réduisent les revenus des agriculteurs. Afin de contrer cela, la Pologne, avec la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie, a imposé un blocage unilatéral de ces importations en avril 2023. Bruxelles a accepté cet embargo, en exigeant qu’il permette toujours le transit vers d’autres pays et qu’il soit limité à quatre mois.

Toutefois, considérant que le problème fondamental demeure non résolu, Varsovie a choisi de ne pas rouvrir sa frontière aux céréales ukrainiennes à la fin de l’été. Cette décision a été prise malgré le fait que Bruxelles ait jugé inutile de maintenir l’embargo, affirmant que leurs études ne montraient plus de déséquilibre sur les marchés nationaux pour les céréales.

Depuis la frontière qui sépare la Pologne et l’Ukraine, les fermiers polonais empêchent les véhicules ukrainiens de traverser dans leur pays. Ils exercent ce blocage afin de demander une interdiction totale des produits agricoles et alimentaires en provenance d’Ukraine. Ils expriment une forte frustration face à la hausse exponentielle de leurs frais de production tandis que leurs silos et magasins sont plein à ras bord et que les tarifs sont extrêmement bas. Le chef d’Etat de l’Ukraine considérait début 2024 que ce blocage à la frontière polonaise symbolise la « dégradation du soutien » pour son pays et sollicité des discussions avec la Pologne. Selon lui, cette situation tendue réjouit seulement la capitale russe. Il indiquait également la diffusion de messages ouvertement favorables à Poutine.