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22 juin 2024 21 h 09 min

« Ados: Dire oui pour faire plaisir »

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Je ressens des sentiments amoureux qui occupent tout mon esprit, et ils sont destinés à mon meilleur ami, le même qui est l’ancien petit-ami de ma meilleure amie. Pas vraiment la situation parfaite ! Je pense qu’elle a des doutes à ce sujet. Nous nous disputons souvent et j’ai le sentiment qu’elle ne me fait plus autant confiance qu’avant. Je peux comprendre, mais ce garçon est tout ce à quoi je pense. Nous fréquentons le même lycée, mais nous ne nous parlons que dehors… Au début, il y avait des plaisanteries, puis les choses sont devenues sérieuses. C’est juste arrivé. Il ne me juge jamais et essaie toujours de comprendre mon ressenti. Je ne veux pas choisir entre eux par peur de faire une erreur, de prendre la mauvaise décision et de perdre l’un d’entre eux pour toujours. Cependant, si je devais faire un choix, je pense que je choisirais lui. J’aime ce que je ressens, c’est doux, tendre. Il n’y a pas de jeux de séduction, pas de fille inaccessible avec un garçon qui la poursuit ou vice-versa. C’est une belle échappée de mon quotidien lourd. Revenir à la vie normale n’est pas très excitant et j’attends nos rencontres avec impatience. Il y a des tensions avec mes parents parce que je néglige mes études. Mon année scolaire se termine donc sur une note compliquée.

Avant que ma promotion en première générale ne soit confirmée lors du conseil de classe, j’étais dans le flou, sans direction précise, indécis quant à ma voie. L’obtention de mon baccalauréat est une nécessité, mais l’ambiance au lycée est insupportable et exigeante. Le niveau est élevé, la pression, constante. On dirait que c’est un désastre si tu n’as pas encore déterminé ton orientation ou si tu ignores quel métier tu veux exercer. Heureusement, mes parents ne m’exercent aucune pression. C’est plutôt une pression personnelle car je tiens absolument à bien faire. Même lorsque je maîtrise mes leçons, je perds mes moyens, mon manque de confiance en moi me joue des tours. Je suis sous stress, je pleure, c’est épuisant.

Je ne suis pas obnubilé par ma carrière professionnelle. Mon souhait est de pratiquer un métier qui me passionne et donne un sens à mon existence. Je sais par exemple que je ne pourrais pas supporter de passer mes journées derrière un bureau. J’apprécie tout travail manuel et le contact avec les gens. J’aime aussi écouter, interagir avec autrui, les motiver…

Fait inédit, j’ai réussi à persuader notre professeur de SES [sciences économiques et sociales] de nous permettre de travailler en groupe sur le film « Le Consentement » [2023, adaptation par Vanessa Filho du livre de Vanessa Springora, publié chez Grasset en 2020], en compagnie de mes deux amies les plus proches. Elle avait des réserves quant à ce sujet sensible. Nous lui avons suggéré d’examiner l’effet TikTok, qui a fait connaître le film auprès des jeunes. Notre sujet était en parfaite correspondance avec ses exigences : l’impact économique, politique ou social d’un sujet d’actualité. C’est un sujet d’une gravité extrême qui me tient à cœur. Je préférais ce thème par rapport à la COP [conférence sur le climat]. On en parle beaucoup, mais l’an prochain, ce sera le même refrain, voire pire. Sincèrement, c’est désespérant.

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