Vasvija Ibrahimi, une jeune intérimaire de 23 ans travaillant dans une maison de retraite, a une vision alarmante du quartier de Hageby à Norrköping, où elle a grandi et vit maintenant avec sa petite fille d’un an. Situé à 160 kilomètres au sud de Stockholm dans une cité industrielle ancienne de 145 000 habitants, le quartier a connu de grands changements. Vasvija, qui passait autrefois beaucoup de temps à l’extérieur, parmi les immeubles construits dans les années 60, affirme que la situation est devenue catastrophique ces deux dernières années : violences, explosions, fusillades sont devenues courantes.
En juin dernier, non loin de chez elle, deux hommes ont été abattus dans un appartement. Un jeune homme a été arrêté suite à cet incident qui, selon la police, est lié à la criminalité organisée qui semble maintenant toucher toutes les villes suédoises. En 2023, 57 personnes ont été tuées dans des fusillades. Depuis le début de l’année 2024, la guerre entre gangs a fait une vingtaine de victimes.
Frida Braf, responsable de la police locale à Norrköping, enregistre des infractions graves – elle en compte déjà 25 pour le premier semestre de cette année, soit autant que pour toute l’année 2023. Selon elle, les crimes deviennent de plus en plus complexes. Les mineurs s’impliquent de plus en plus, l’envergure des crimes s’élargit sur une échelle nationale et internationale, et les méthodes varient, incluant les fusillades et les explosions.
Après le double homicide à Hageby début juin, le chef national de la police a décidé d’appliquer pour la première fois une nouvelle loi, en vigueur depuis le 25 avril, permettant à la police de fouiller les personnes et les véhicules dans une zone de sécurité prédéfinie et pour une durée limitée à deux semaines, sans mandat ou suspicion spécifique. Cette loi, inspirée d’un modèle danois, est l’un des nouveaux outils de l’arsenal répressif en développement rapide mis en œuvre par la coalition de droite, soutenue par l’extrême droite, au pouvoir depuis octobre 2022.
Malgré la controverse autour de cette mesure, les habitants d’Hageby, fatigués de la violence, la soutiennent. Vasvija Ibrahimi note que la situation semble plus calme ces derniers jours, même si elle ne sait pas si les mesures sont efficaces. Pernilla Segervall, qui travaille à la boulangerie du centre commercial Mirum au centre d’Hageby, approuve également la mesure. Elle est d’accord que c’est tragique d’en arriver à ces extrémités, mais elle pense qu’il n’y a pas d’autres solutions. Elle rappelle qu’une fusillade a eu lieu dans le centre commercial le 4 mars, causant un blessé.
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